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Sorti en 1966, La Griffe (The Double Man) est signé de Franklin J. Schaffner, venu de la télévision mais qui s'était déjà fait remarquer au cinéma par Que le meilleur l'emporte et Le Seigneur de la guerre. Le film, tourné un an avant La Planète des singes, qui rendra à jamais son auteur célèbre, est l'adaptation d'un roman de Henry S. Maxfield par Frank Tarloff (Grand méchant loup appelle de Ralph Nelson, La souris qui rugissait de Jack Arnold, Évasion sur commande de Jack Smight) et Alfred Hayes. Celui-ci, après avoir participé à Paisà de Roberto Rossellini, avait cosigné deux films de Fritz Lang (Le Démon s'éveille la nuit, Désirs humains) ainsi que Duel dans la boue de Richard Fleischer. Un agent de la CIA (Yul Brynner, impeccable de froideur marmoréenne) se rend en Autriche, dans une station de sports d'hiver, pour découvrir la vérité sur la mort mystérieuse de son fils. Il va être l'objet d'une machination ourdie par un responsable des services secrets est-allemands incarné par le toujours excellent Anton Diffring. Sans qu'il soit besoin de gâcher la surprise du spectateur, disons que le motif du double, au centre de toutes ces fictions qui voient le bloc soviétique comme un miroir inversé de l'Occident, constitue le principe même de la conspiration contée. Rappelons-nous, plus tard, les deux autobus semblables du Rideau déchiré d'Alfred Hitchcock ou les deux avions du Firefox de Clint Eastwood. Brillamment dialogué, le film est typique de la façon dont l'espionnage commence à être vu par le cinéma, c'est-à-dire davantage comme un jeu cruel que comme une activité patriotique. Le personnage de Clive Revill est un ancien espion dégoûté par ce qui fut un métier où « mentir est une occupation professionnelle ». Il finira par décrire l'univers du héros comme « un monde où il n'y a pas d'erreurs ou de pardon, simplement des victoires ou des défaites ».
Jean-François Rauger