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Rien que les heures, premier film de Cavalcanti, est considéré comme le prototype des symphonies urbaines des années 1920 : cette composition filmique s'attache à exprimer la dynamique de la capitale sur une durée de vingt-quatre heures. Paris partage avec toutes les métropoles un rythme frénétique, une activité sans relâche, de jour comme de nuit, une simultanéité d'actions de toutes natures. Montage rythmique, fondus et surimpressions, multiplicité des angles de prise de vue : l'approche formelle proposée par le cinéaste, ouverte à toutes sortes d'expérimentations visuelles (Cavalcanti aurait été le premier à utiliser le volet comme effet de raccord entre deux plans) ne doit pas occulter la dimension sociale de son film. Si « seule une succession d'images peut nous restituer la vie », comme l'indique l'un des intertitres, cette vie est tout sauf mécanique, désincarnée. Tout le film joue sur des effets de contraste entre ceux qui peuvent profiter des plaisirs offerts par la ville (les jolies mondaines, les derniers fêtards, les riches clients des restaurants...) et ceux qui y survivent. Et le cinéaste de poser son regard sur des personnages précis : une prostituée, une marchande de journaux, une vieille femme qui hante les rues de sa présence fantomatique. À l'écart de la frénésie urbaine, ils survivent et meurent comme des chats crevés. Caractéristiques du courant naturaliste documentaire, ils viennent teinter d'une sombre ironie les expérimentations avant-gardistes du film. Documentaire ? Film expérimental ? : « Sans expérimentation, le documentaire perd toute valeur, sans expérimentation, le documentaire cesse d'exister », écrit Alberto Cavalcanti dans ses Conseils aux jeunes réalisateurs de films documentaires.
Suzanne Hême de Lacotte