La Fureur de vivre

dimanche 30 novembre 2008, 21h30

Salle Georges Franju

21h30 23h25 (111 min)

La Fureur de vivre Rebel Without a Cause
Nicholas Ray
États-Unis / 1955 / 111 min
D'après l'histoire Across the Everglades de Budd Schulberg.

Avec James Dean, Natalie Wood, Sal Mineo, Dennis Hopper.

Nouvellement arrivé à Los Angeles, Jim, en conflit avec ses parents, essaie de s'intégrer au mieux. Il rencontre Judy, Plato, et toute une bande d'adolescents désaxés.

Restauré en 4K par la Warner Bros. et la Film Foundation.


« Une image s'impose à moi pour évoquer le style de Nicholas Ray, nourri de violence acide et de tendresse, de désespoir et d'amour, c'est celle d'une mélodie jouée au plus aigu d'un violon : à la limite de la tolérance de l'oreille et du cœur. La Fureur de vivre est le film qui pousse le plus loin cette recherche de l'aigu, son timbre déchirant me brise. Peu de films m'ont fait autant souffrir par leur seule vertu de leur style. » (André Bazin)

En 1954, après avoir tourné deux westerns (Johnny Guitar et Run for Cover), Nicholas Ray s’intéresse à la jeunesse américaine contemporaine. Il ébauche un court projet de film, The Blind Run, qui marque le début d’une longue phase d’écriture du scénario de La Fureur de vivre, au cours de laquelle plusieurs auteurs se succèdent et s’immergent avec le cinéaste dans le milieu de la délinquance juvénile. S’il n’en est pas directement adapté, le film doit son titre à un ouvrage du docteur Lindner paru en 1944, dont la Warner avait acquis les droits. Au Studio, le bureau du cinéaste est voisin de celui d’Elia Kazan, dont il a été l’assistant, et qui vient de faire tourner James Dean dans À l’Est d’Eden. Il attribue le rôle-titre au jeune acteur, aux côtés de Natalie Wood et de Sal Mineo. Le tournage se déroule au printemps 1955, alors que la sortie du film de Kazan propulse James Dean au sommet. Sur le plan formel, Nicholas Ray fait un usage signifiant de la couleur et déploie son goût de la ligne horizontale (hérité de l’architecte Frank Lloyd Wright) grâce au CinemaScope. Le film sort en octobre juste après la mort brutale de l’acteur, consacrant la gloire de celui-ci et rencontrant un immense succès commercial.

Marion Langlois