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Film restauré en 2019 au laboratoire L'Immagine ritrovata dans le cadre de la World Cinema Project de la Film Foundation, en collaboration avec la Fundación Televisa, la Cineteca Nacional México et la Filmoteca de la UNAM, grâce au soutien de la Material World Foundation.
Le pire moyen de filmer la misère n'est-il pas de la sertir d'une commisération qui revient surtout à la rendre présentable ? Luis Buñuel a bien compris le problème, lui qui, pour son troisième film mexicain, choisit de la filmer telle quelle, dans une farce macabre où la violence ne cesse de rouler sur elle-même. Le succès du Grand noceur (1949) vient de lui acquérir le crédit du producteur Oscar Dancingers, et surtout un long temps d'enquête et d'observation à la périphérie pauvre de Mexico, source d'une documentation considérable sur la délinquance. Le film décrit les méfaits d'une bande de gamins errants et dresse un portrait grinçant d'une cruauté en vase-clos. Ce territoire sauvage, chauffé au soleil aride et sillonné d'éclairs de rage, crée un naturalisme halluciné qui communique avec les espaces fluctuants du rêve. La violence n'est même pas éclairée par une logique de survie qui viendrait la justifier, mais reste jusqu'au bout le jeu extrême, le grand éclat de rire de l'enfance sacrifiée. Ici, pas de morale surplombante, mais un regard franc et lucide. Los Olvidados ne raconte ainsi rien d'autre que le meurtre social de l'enfance laissée à elle-même, à quoi conduit l'existence de telles concentrations urbaines de pauvreté. À sa sortie en 1950, le film suscite un tel scandale qu'il est retiré des écrans après trois jours, mais connaît ensuite une exploitation normale grâce au succès rencontré au Festival de Cannes, où il reçoit, en 1951, le Prix de la mise en scène.
Mathieu Macheret
« Los Olvidados est un film digne de L'Âge d'or et de Terre sans pain. On y retrouve ce long et monotone hurlement de pitié et de rage mêlées, ce même parti pris d'oser aller au fond de la cruauté humaine parce qu'elle n'est qu'un aspect de la cruauté du monde. » (André Bazin)
« Le film est extraordinairement cruel. En fonction de son sujet qui est atroce, mais aussi d'une constante qui se retrouve dans toute l'œuvre du réalisateur. Les Oubliés conduiraient au fond du désespoir si une profonde tendresse, d'autant plus sincère qu'elle ne s'étale point, ne l'imprégnait tout entier. » (Georges Sadoul)