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« Miracle à Milan, c’est une espèce de révolution dans la forme réaliste, c’est du réalisme dans un monde de fantaisie, de rêve et de fables. » Juste après Sciuscià et Le Voleur de bicyclette, premiers jalons du néoréalisme, De Sica et son comparse Zavattini décident d’en contourner les règles en racontant un conte de fées du XXe siècle. Mêlant onirisme et réalité, ils livrent une œuvre fantastique et grotesque, imprégnée de critique sociale, pour mieux faire ressortir l’écrasante vérité du quotidien : le chômage et la misère, la faim et le froid. Si l’influence des cinéastes modèles est admise, De Sica tient clairement à préciser : « J’avais deux monstres qui m’obsédaient : René Clair et Charlie Chaplin. J’avais peur de les imiter. Il fallait m’éloigner absolument des films de ces maîtres et voir avec mes yeux. Miracle à Milan est la conséquence de ce désir que nous avons de considérer que le néoréalisme n’est pas un point d’arrivée mais un point de départ. »