Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
« Romancier, Leenhardt eût été moraliste. L'écriture cinématographique retrouve en quelque sorte ici et par ses moyens propres, cette syntaxe de la lucidité qui caractérise tout un classicisme romanesque français, de La Princesse de Clèves à L'Étranger. » (André Bazin)
Les Dernières vacances est un film singulier dans le paysage du cinéma français de l'après-guerre. Sa fraîcheur et sa modernité annoncent le style de la Nouvelle Vague et, malgré un accueil public discret à sa sortie en 1948, le film trouve par la suite la reconnaissance des cinéphiles grâce à ses multiples diffusions dans les ciné-clubs. Ancien critique à Esprit, « éminence grise de l'intelligence cinématographique » comme le qualifie André Bazin, Roger Leenhardt a jusqu'alors réalisé une dizaine de courts métrages. Poussé par le producteur Pierre Gérin, ancien directeur de l'IDHEC, il écrit le scénario et les dialogues des Dernières vacances, avec la contribution de son beau-frère Roger Breuil, et réalise le film. La structure est romanesque et le sujet n'est pas sans rappeler un modèle de la littérature française du début du XXe siècle, le « roman de domaine ». En engageant une jeune danseuse de l'Opéra de seize ans pour le rôle de Juliette (Étiennette de Poliakoff, qui adopte dès ce premier film le pseudonyme d'Odile Versois), Leenhardt contribue à l'évolution du « portrait cinématographique français de la jeune fille du plan Musset au plan Giraudoux » (Chroniques de cinéma, Éditions de l'Etoile, 1986), et en finit par la même occasion avec une facture théâtrale alors souvent de mise dans le cinéma français. La photographie lumineuse de Philippe Agostini confie aux instants suspendus de ce dernier été dans le Midi une atmosphère douce et poétique. Avec une grande subtilité, Leenhardt évoque la fin irrévocable et déjà nostalgique de l'utopie de l'enfance, lorsque la grâce et l'élan laissent place à la lucidité abrupte d'un âge (presque) adulte dénué de fantaisie.
Samantha Leroy