Avec Petulia, Richard Lester change de registre sans se départir de son esprit novateur. Son récit, à la construction éclatée, oscille entre scènes classiques et explosions de sensations pures, dans un San Francisco sixties photographié par Nicolas Roeg et enveloppé par la musique de John Barry. Julie Christie, magnétique, habite l'écran et promène sa mélancolie, s'offre et se dérobe devant George C. Scott, ici dans un rôle inattendu. Sous la nostalgie pointe parfois l'humour, qui fait de Petulia une chronique douce-amère, un mélodrame d'une rare puissance.