Avec leurs robes excentriques et leurs chapeaux extravagants, les femmes qui tournent autour de Juliette semblent tout droit sorties d'une bande dessinée. Fellini utilise la couleur pour la première fois et celle-ci fait pleinement corps avec le récit et les personnages. L'enchaînement de tableaux loufoques, délirants et visuellement sublimes ouvre la période la plus baroque de l'œuvre du cinéaste (qui atteindra son sommet esthétique avec le Satyricon quatre ans plus tard). Conçu autour de Giulietta Masina, que Fellini imagine en bourgeoise romaine en proie à ses démons intérieurs, le film est une véritable déclaration d'amour à celle qui est sa femme, sa muse depuis La Strada et Les Nuits de Cabiria.