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Dans le sillage des productions anglaises de la Hammer, l'Italie connaît, au début des années 1960, un engouement pour l'horreur gothique, genre qui ne revêt pas encore les couleurs sanglantes du giallo et dans lequel Danse macabre tient une place prépondérante. Tournée en moins de deux semaines dans les décors encore frais du Religieux de Monza – que vient de réaliser Sergio Corbucci –, la série B d'Antonio Margheriti produit un véritable plaisir esthétique, à la faveur d'une photographie envoûtante, explicitement inspirée par l'atmosphère fantastique des contes d'Edgar Poe. Explorant les recoins du château de Lord Blackwood, éclairé d'une chandelle vacillante, Alan Foster regrette bientôt d'avoir accepté un pari aussi funèbre, dont l'unique prétexte sert à donner corps aux histoires extraordinaires qui imprègnent les lieux. Le long des corridors aux ombres flottantes, le danger peut surgir à chaque instant, dans le reflet d'un miroir ou derrière la porte d'une chambre chargée de secrets. Pris au vieux piège de la maison hantée, coincé entre la vie et la mort d'un espace-temps poétiquement indéterminé, voici que l'intrépide mortel tombe amoureux d'une revenante. Barbara Steele, diva du genre à l'étrange beauté – révélée dans Le Masque du démon de Mario Bava –, apporte à cette Danse macabre son lot de suggestions érotiques et saphiques, lors d'une ingénieuse représentation, qu'une horde de fantômes et de vampires se plaisent à rejouer indéfiniment.
Delphine Simon-Marsaud