Les Amants d'outre-tombe

vendredi 12 février 2016, 20h00

Salle Georges Franju

20h00 21h45 (105 min)

Les Amants d'outre-tombe Gli Amanti d'oltretomba
Allen Grünewald
Italie / 1965 / 105 min / 35mm / VASTF
D'après Mario Caiano et Fabio De Agostini.

Avec Barbara Steele, Paul Miller, Helga Liné.

Un savant sadique surprend sa femme dans les bras de son amant. Après avoir tué ceux-ci, il épouse une femme qui ressemble étrangement à la précédente.

Hommage à Mario Caiano (1933-2015)
Disparu le 20 septembre 2015, Mario Caiano fut un de ces cinéastes qui suivirent, avec ténacité, les modes du cinéma populaire italien, du péplum au giallo, en passant par le western et l'épouvante gothique. Sa filmographie comporte quelques éclats comme le violent western kung-fu Shanghai Joe ou le polar  ...a tutte le auto della polizia... Le premier titre relève de la terreur gothique. Éclosion tardive d'un genre inauguré par Le Masque du démon de Mario Bava en 1959, Les Amants d'outre-tombe (1965) est devenu un titre d'autant plus mythique qu'il fut invisible pendant près de trente ans, auréolé d'une réputation grandiose auprès des amateurs. Le film est signé du pseudonyme Alan Grünewald. Ce qui fait le prix des Amants d'outre-tombe est, bien sûr, la frénésie romantique et sombre de son argument. Récit de vengeance par-delà la mort sur un monstre pratiquant la torture comme un des beaux-arts, le film s'identifie à un enchainement de situations où la terreur psychologique et le surnaturel sont produits par la déclinaison baroque du motif du double et la poésie fulgurante de certains détails (les fleurs qui saignent, la serre, le cauchemar de l'homme sans visage, la musique obsédante et grandiose de Morricone). Mais la beauté n'y surgit pas seulement de cette exacerbation des affects et de cet écorchement des nerfs. Elle est produite aussi par ce contraste entre grandiloquence des thèmes et pauvreté économique. S'y emmêlent la luxuriance morbide et déchainée des situations et le dépouillement des lieux. Le mélange est hautement combustible.
Jean-François Rauger