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Les éléments d'origine sont conservés à la Filmoteca de l'UNAM. Le film a été numérisé par la Cineteca Nacional, à partir d'un négatif 35 mm nitrate et d'un négatif 35 mm acétate. Le film appartient au catalogue de la Fundacion Televisa A.C. La version présentée est le fruit d'une entreprise de conservation conjointe de la Cineteca Nacional, la Filmoteca de la UNAM et la Fundacion Televisa A.C., dont le but est de conserver et protéger le cinéma mexicain.
Adapté d’un récit de Luis Spota, La Nuit avance suit le parcours de Marcos Arizmendi, un joueur de Jaï-alaï (pelote basque) moralement répréhensible, qui traite son entourage, et surtout les femmes qui l’adorent, avec mépris. Lorsqu’il refuse les avances d’un maître-chanteur qui voudrait le faire peser sur l’issue d’un match important, il entre dans une spirale vertigineuse de débauche et de délinquance. Ici, Gavaldón explore la désillusion sociale, la violence et le meurtre, sur fond de nuit sans fin, au cœur de Mexico, où l’édifice du Jaï-alai trône, comme par ironie, auprès du « Monument de la Révolution », relique d’une autre époque, dont les idéaux n’ont pas leur place dans les bas-fonds sordides, où les hommes sont prêts à tout pour l’avancement de leurs intérêts. Cet univers dépravé est rendu dans des tons lugubres par un directeur de la photographie émigré des États-Unis, Jack Draper, de manière à représenter un contexte socio-économique dans lequel l’illusion du progrès ne fait que masquer la corruption et la misère florissantes (Los Olvidados de Buñuel sort l’année suivante).
Et de fait, les manigances de Marcos ne servent à rien. Le protagoniste de La nuit avance ne trouve aucune rédemption. Il est criminel, le produit d’une société sordide qui, selon Gavaldón, mérite d’être détestée. Le dernier plan du film est éloquent : un chien errant urine sur un bout d’affiche oublié, où l’on a le temps de lire le mot « MARCOS », avant qu’un éboueur ne l’emporte avec son balai et s’en débarrasse.
Chloë Roddick