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Restauration 4K réalisée chez Warner Bros. Motion Picture Imagery par l'étalonneuse Janet Wilson, sous la supervision de Ned Price. Le négatif original n'existant plus, image reconstituée d'après trois interpositifs noirs et blancs à grain fin support nitrate. Son optique « RCA squeeze duplex format. »
Souhaitons que cette restauration soit l'occasion de dépoussiérer Citizen Kane, film que l'on ne voit plus vraiment tant il a été figé dans son statut quelque peu exagéré de chef-d'œuvre des chefs-d'œuvre. Le revoir avec un œil neuf, c'est constater que l'on ne peut s'en tenir à son audace, impressionnante, mais datée : son formalisme marqué par les cinémas allemand et soviétique des années 20, ses éclairages expressionnistes, ses décors démesurés, ses fameuses contre-plongées, son récit déconstruit, sa multiplicité de points de vue... Si le film reste irréductible à cette virtuosité très visible, c'est qu'elle s'échafaude autour d'un point aveugle, d'un secret enfoui dans le temps et sous les images. À la vanité de la fortune et de la puissance, incarnée par Charles Foster Kane, répond une esthétique de masques, de postiches, de distorsions, qui ne fait que souligner les manques et les vides d'une destinée apparemment pleine et accomplie. Jean-Paul Sartre, détracteur du film à sa sortie, lui reprocha des « inventions techniques qui ne sont pas faites pour rendre la vie ». Peut-être, mais si ces excès plastiques ont quelque chose de mortifère, c'est précisément parce qu'ils retracent une existence qui n'a cessé de passer à côté de la vie. Et ce n'est pas cette forme, aussi inventive soit-elle, qui produit l'émotion, mais bien ce qui se devine en-dessous, dans ses interstices, et qu'un détail dévoile parfois : l'écrin boursoufflé de Citizen Kane contient une œuvre poignante.
Marcos Uzal