Main basse sur la ville

samedi 23 juillet 2011, 19h00

Salle Georges Franju

19h00 20h45 (105 min)

Main basse sur la ville Le Mani sulla città
Francesco Rosi
Italie / 1963 / 110 min

Avec Rod Steiger, Salvo Randone, Guido Alberti.

Naples, début des années 1960. À l'approche des élections municipales, un chantier de démolition provoque l'effondrement meurtrier d'un immeuble mitoyen. Une commission d'enquête est alors constituée.

Première restauration en 4K du film par Cinématographique Lyre (Paris) et Titanus (Rome), avec la collaboration du CNC et de la Cinémathèque de Toulouse. Travaux techniques menés par Cinecitta Studios (Rome) et Hiventy (Paris) à partir des éléments négatifs originaux.


Lion d’or au Festival de Venise 1963, Main basse sur la ville est une plongée captivante dans les rouages de la gestion d’une ville italienne. Rosi y dénonce la spéculation immobilière et les arrangements entre politiques locaux et promoteurs véreux. Le spectateur sera prévenu : « Les personnages et les faits racontés ici sont fictifs, alors que sont bien réels le climat social et le milieu qui les ont générés ». Ravagée par les bombardements, Naples connaît après la guerre un développement urbain sauvage de grande ampleur. Élus de gauche et du centre tentent de faire éclater la vérité sur les agissements illicites du pouvoir en place. En pleine campagne électorale, chacun défend sa cause et ses intérêts personnels. Mais autour du conseiller municipal Nottola, entrepreneur crapuleux, l’étau se resserre. Acteurs chevronnés ou non professionnels - le rôle de l’élu communiste De Vita est interprété par Carlo Fermariello, membre éminent du PCI - font preuve d’une justesse confondante. En homme d'affaires corrompu, Rod Steiger excelle, le visage imperturbable et qui se met à transpirer dans les moments de doute. Rosi filme ses personnages, sa ville natale ou les échanges houleux de la salle du Conseil avec une même exigence de vérité, proche du reportage. Il sait aussi bien capter la rage et la fébrilité de la vie politique que les détails du quotidien et l’atmosphère des quartiers pauvres, avec l’acuité d’un ethnographe et un sens du rythme digne des meilleurs thrillers.

Delphine Simon-Marsaud