
samedi 26 avril 2014, 15h30
Salle Georges Franju
Avec Ève Francis, Jean Toulout, Gaston Modot, Robert Delsol, Anna Gay.
Une ancienne danseuse, aimée de deux hommes, les incite à se battre, promettant de se donner au vainqueur. Pendant ce temps, elle se laisse emporter par le tourbillon de la danse et séduire par un plus jeune prétendant.
Avec Ève Francis, Edmond Van Daële, Gaston Modot.
Dans un cabaret du Vieux-Port de Marseille, le patron Topinelli et sa femme Sarah remplissent les verres des habitués lorsque des matelots de retour d'Orient arrivent, exhibant les reliques rapportées de voyage.
Tulip's Bar, nouvelle écrite par Delluc et parue dans la revue Fantasio du 1er juillet 1919, est à l'origine du scénario de La Boue, premier titre attribué à Fièvre. Le tournage du film, produit par Alhambra-Film, débute en février 1921 dans les studios des Buttes- Chaumont, quelques plans extérieurs sont tournés à Marseille. Pour incarner les rôles secondaires qui rehaussent l'interprétation d'Edmond Van Daële, Gaston Modot, Ève Francis et Elena Sagrary, le cinéaste fait appel à des acteurs amateurs. L.V. de Malte est un ivrogne rivé à sa table, Léon Moussinac un matelot, sa femme Jeanne la galante Flora, le clown Footit l'homme au chapeau gris. L'interprétation est sobre et splendide, le rythme haletant. Delluc dresse un tableau d'un réalisme saisissant. Chaque personnage se débat avec sa solitude, dans une ambiance close et dépravée, baignée des airs d'Hindoustan sortis du piano mécanique. À la nostalgie, à l'ennui et au rêve, Delluc mêle l'envie, le fantasme et les mystères du voyage. Sous l'impulsion de l'ivresse et de la folie, la tension progresse et devient venimeuse.
La Boue est présenté à la censure en avril 1921. Certains plans de violence et de nudité sont jugés subversifs et le titre provoquant. Les censeurs exigent des coupes. Renommé Fièvre, le film sort à l'automne 1921. Il séduit le public et la critique est dithyrambique.
Samantha Leroy
Restauré en 2015, en 2K, par Les Documents cinématographiques, dans le cadre du plan de numérisation du CNC, à partir des éléments conservés et sauvegardés par La Cinémathèque française.
Restauration 4K du film incomplet par la Cinémathèque française en 2020, à partir d'éléments nitrate conservés dans ses collections et au CNC.
« De cette collaboration Dulac-Delluc naissait un film sans précédent, un film qu'on ne peut lire. Il faut l'avoir vu pour comprendre ce qu'il doit à cette collaboration et à l'art musical du montage de Germaine Dulac. (...) C'est cela, cette façon d'isoler et d'encercler les personnages, avec une corrida, avec un paysage, des couples de danseurs tantôt en contrepoint et tantôt, au contraire, en renforcement des héros, qui fait monter l'émotion. » (Henri Langlois)