Technicolor et les débuts de la couleur
Conférence de Céline Ruivo, Benoît Turquety, Jean-Pierre Verscheure et Laurent Mannoni

Après-midi d'étude dans le cadre de la 4e édition du festival Toute la mémoire du monde. Interventions de Benoît Turquety sur le Kinemacolor, Laurent Mannoni, Céline Ruivo et Jean-Pierre Verscheure sur le Technicolor. Appareils originaux sur scène, dont la rarissime caméra trichrome Technicolor de 1932. Projections de films rares.

L'obtention d'images animées en « couleurs naturelles » relevait du fantasme, au début du cinéma, avant de devenir une réalité dès les années 1910 avec le Chronochrome Gaumont en France ou le Kinemacolor d'Urban en Angleterre. Le summum de l'art et de la virtuosité est atteint – et ne sera peut-être plus jamais dépassé – avec la mise au point en 1932 du procédé Technicolor trichrome. Les images obtenues avec la lourde caméra (seulement 28 exemplaires construits !) à trois pellicules et à prisme et par le très complexe procédé de tirage par imbibition, sont uniques, captivantes et impossibles à retrouver aujourd'hui, même avec les techniques modernes. Une pléiade de films, toujours splendides sur le plan de la couleur, ont été produits aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. En 1932, un style unique est né, grâce à cette technique spécifique, le Technicolor trichrome. Vingt ans plus tard, ce style disparaît, remplacé par l'Eastmancolor, d'un emploi bien plus simple, mais dont les couleurs virent au fil du temps. Un secret, une exigence de qualité se sont alors perdus. Pour comprendre l'importance de ce secret, présentation, à l'aide des meilleurs spécialistes et la projection de films rares, du projecteur Kinemacolor et de la caméra Technicolor, deux appareils rarissimes issus des collections de la Cinémathèque française.