Dialogue avec Leos Carax et Kiyoshi Kurosawa

Dialogue avec Leos Carax et Kiyoshi Kurosawa

À l'issue de la projection de Mauvais sang de Leos Carax.

Le Festival Toute la mémoire du monde présentera deux restaurations de Boy Meets Girl (1984) et de Mauvais sang (1986), supervisées par Caroline Champetier, directrice de la photographie.

Films emblématiques et punk de la fin des années 1980, Boy Meets Girl et Mauvais Sang lancent la trajectoire de Carax, une filmographie qui sera traversée par ses visions de l'amour fou et tragique, ainsi que par une transfiguration de la vie diurne et nocturne dans les grandes villes, de Paris à Tokyo : Les Amants du Pont-Neuf, Tokyo !, Pola X. En 2012 (Holy Motors) et en 2021 (Annette), il signe deux autres films hors des sentiers battus, et qui apparaissent comme les manifestes d'une croyance indéfectible dans les puissances du cinéma.


Réalisateur aussi rare qu'inclassable, Leos Carax se fait connaître avec Boy Meets Girl et Mauvais sang, manifestes esthétiques des années 1980, marqués par le jeu puissant de Denis Lavant. Après le rêve ambitieux des Amants du Pont-Neuf et un mutisme de huit ans, Pola X puis Holy Motors confirment un goût pour le drame onirique teinté de bizarre. Mais aussi un culte pour la pop-rock (Bowie, Iggy Pop, New Order), qui trouve sa plus flamboyante expression dans Annette, opéra tragique porté par la musique des Sparks et le duo Adam Driver/Marion Cotillard.

Figure décisive du cinéma d'horreur contemporain, au croisement des peurs ancestrales et de celles nées de l'avènement de nouvelles technologies (spectres et Yokai issus des contes traditionnels japonais, serial killers, hommes-cyborgs...), Kiyoshi Kurosawa débute dans la série B et les films d'exploitation avant de gagner une reconnaissance internationale depuis les années 1990, jusqu'à aujourd'hui : Cure, Charisma, Kaïro, Shokuzai, Invasion, Les Amants sacrifiés... En 2012, la Cinémathèque française lui avait consacré une rétrospective.