Dialogue avec Jean-François Rauger

Dialogue avec Jean-François Rauger

À la suite de la projection d'Un bourgeois tout petit, petit de Mario Monicelli.

Un bourgeois tout petit, petit est considéré par les historiens du cinéma comme le dernier représentant de ce que l'on a appelé la comédie « à l'italienne ». À vrai dire, c'est un film littéralement cassé en deux : « Je voulais faire un film à deux faces : une première partie très amusante, une comédie "à l'italienne" avec quelques touches un peu cruelles (…) et une seconde partie inversée, pleine de sang et d'horreur. » Les déboires dérisoires et mesquins de l'Italien moyen faisant place, en cours de projection, à l'irruption d'une tragédie qui serait pourtant moins une contradiction de la douteuse euphorie des années 1960 que l'expression de sa vérité profonde. Ce sont littéralement les promesses de la modernisation de l'Italie, à la faveur d'un développement économique sans aucune mesure, qui sont taillées en pièces dans cette oeuvre, adaptée, avec Sergio Amidei, par Vincenzo Cerami d'après son propre roman.
(Jean-François Rauger)


Jean-François Rauger est directeur de la programmation à la Cinémathèque française.