Dialogue avec Nicolas Saada animé par Bernard Benoliel

Dialogue avec Nicolas Saada animé par Bernard Benoliel

À la suite de la projection de L'Homme qui en savait trop d'Alfred Hitchcock

« On voit ce qui dans cette histoire peut choquer les délicats : le rocambolesque, et ce qui a séduit Hitchcock : l'introduction de ce même rocambolesque dans la vie d'êtres comme vous et moi. Ce film est peut-être le plus invraisemblable mais aussi le plus réaliste de notre cinéaste. Qu'est-ce que le "suspense" ? Une attente, donc un vide qu'il faut combler, et Hitchcock de plus en plus aime à le remplir d'à-côtés qui ne pèsent en rien sur l'événement attendu. (...) Soit, me direz-vous, mais le suspense ? Un attrape-nigaud ? Je ne pense pas, et dans ce film moins que dans les autres. D'abord parce que l'extraordinaire sert de repoussoir au quotidien qui, livré à ses seules séductions, n'engendre que grisaille. Et puis, il faut bien le dire, parce que Hitchcock croit au destin. »
(Jean-Luc Godard, Cahiers du cinéma, novembre 1956)

« Disons que la première version [L'homme qui en savait trop, Alfred Hitchcock, 1934] a été faite par un amateur de talent tandis que la seconde l'a été par un professionnel. »
(Hitchcock/Truffaut : Le Cinéma selon Alfred Hitchcock, 1966)


Nicolas Saada est réalisateur et scénariste. Il a été critique de cinéma et journaliste (Cahiers du cinéma, l'émission Nova fait son cinéma consacrée à la musique de film sur Radio Nova). Il a notamment réalisé Espion(s) en 2009 et, en 2015, Taj Mahal.

Bernard Benoliel est directeur de l'action culturelle et éducative à la Cinémathèque française.