« “The Film That Jazz Deserves”, a écrit Howard Fishman dans The New Yorker quelques jours après la mort de Bertrand [Tavernier], en avril 2021. Le film que le jazz mérite. Round Midnight [Autour de Minuit] a d'abord une qualité essentielle : tous les morceaux sont joués en direct sur le plateau, une gageure technique à laquelle Bertrand tenait et qui en fait aujourd'hui la puissance et la trace. En jazz aussi, il était un puits de science. »
« Le film était inspiré par le livre de Francis Paudras, La Danse des infidèles, qu'évidemment j'avais acheté dans la minute où je l'appris. Quand elle quitte les décors d'Alexandre Trauner, la caméra déambule sur les quais de Saône, accompagnant des personnages qui se racontent ce qu'ils ont vécu, comme des plans volés de François Cluzet et de Dexter Gordon. Ce dernier compliqua le tournage et illumina le film. Bertrand racontait avoir puisé dans ses souvenirs de la venue de John Ford à Paris, au milieu des années 1960. Pierre Rissient et lui pensaient accueillir un vieux sage, ils découvrirent un homme plein de tristesse et la plupart du temps ivre mort. »
Thierry Frémaux, Si nous avions su que nous l'aimions tant, nous l'aurions aimé davantage, Grasset, 2022
Dialogue suivi de la projection d'Autour de minuit de Bertrand Tavernier.
Directeur de l'Institut Lumière de Lyon, délégué général du Festival de Cannes, Thierry Frémaux est l'auteur de Sélection officielle (Grasset, 2017), de Judoka (Stock, 2021) et de Si nous avions su que nous l'aimions tant, nous l'aurions aimé davantage (Grasset, 2022).
Frédéric Bonnaud est directeur général de la Cinémathèque française.