Dialogue avec Nicolas Saada

Dialogue avec Nicolas Saada

À la suite de la projection de L'Ange ivre d'Akira Kurosawa.

« Avec ce film, j'ai fait "mon" œuvre. Ce qui avait commencé à pousser dans Un merveilleux dimanche (1947) a éclos ici. Le héros devait être le docteur ivre. En concevant le projet avec Uegusa [coscénariste du film], nous trouvions le docteur peu intéressant et nous nous étions aperçus qu'il n'avait aucun défaut. J'ai donc songé à en faire un alcoolique. Si cette œuvre a donné une impression de fraîcheur, c'est grâce à ce point. À cette époque, tous les gens se contentaient de donner à un personnage bon toutes les vertus et à un mauvais tous les vices. »
Akira Kurosawa, 1964

« Avant L'Ange ivre, la musique n'était qu'un accompagnement ; pour une scène triste, je mettais toujours une musique triste. C'est en travaillant avec Fumio Hayasaka que je me suis mis à penser en termes de contrepoint du son et de l'image, par opposition à l'idée d'une union de ces deux composants. »
Akira Kurosawa, Comme une autobiographie, 1997


Nicolas Saada est réalisateur et scénariste. Il a été critique de cinéma et journaliste (Cahiers du cinéma, l'émission Nova fait son cinéma consacrée à la musique de film sur Radio Nova). Il a notamment réalisé Espion(s) en 2009 et, en 2015, Taj Mahal.