Spielberg / Eastwood : chroniques du chaos et de l'au-delà
Conférence de Pierre Berthomieu

Dès la fin des années 1970, à l’époque où le cinéma américain affronte les conséquences du Vietnam, Spielberg fuit le présent. Burlesques (1941), intimes et spirituelles (L’Empire du soleil, Cheval de guerre), viscérales (Il faut sauver le soldat Ryan, La Liste de Schindler) : ce sont les guerres du passé, celle de 1939-1945 surtout, qui hantent son imaginaire. Eastwood, lui, dévoile peu à peu son goût des mondes classiques, secoués par une mélancolique angoisse de l’au-delà. Produites par Spielberg, les chroniques du Pacifique (Mémoires de nos pères / Lettres d’Iwo Jima) composent alors un dialogue avec les mêmes mystères de la mort et du sacrifice.