Analyses des années 1920 : l'invention d'une poésie ou le récit au temps des avant-gardes

Analyses des années 1920 : l'invention d'une poésie ou le récit au temps des avant-gardes
Conférences d'Arthur Côme et Sarah Ohana

Des films français des années 1920, L'Inhumaine de Marcel L'Herbier (1924) est de ceux qui expérimentent la possibilité d'une musique visuelle, inaudible mais visible. Théorisée au cours des années 1920, la musicalité des images a fait l'objet de nombreux écrits qui n'ont pas toujours trouvé leurs applications dans les films. Ce décalage entre théories et mises en images semble s'amenuiser avec certaines réalisations. L'analyse de L'Inhumaine d'Arthur Côme nous permettra d'apprécier ces porosités en proposant quelques clés de lecture, afin de voir ce que l'oreille est supposée entendre : une musique pour les yeux.

En mobilisant un appareil esthétique en prise avec l'histoire de la période, Sarah Ohana propose d'aborder La Légende de Gösta Berling de Mauritz Stiller (1924) par le biais de différents motifs : le visage en gros plan, le feu et ses flammes, les paysages enneigés. Adaptation romanesque pour un Stiller qui s'était jusqu'ici illustré par le théâtre, dernier film avant son départ pour les États-Unis, révélation sur grand écran de Greta Garbo, cette œuvre sera l'occasion d'aborder les spécificités artistiques du cinéma suédois muet.

Séance organisée dans le cadre du séminaire de recherche « Penser l'analyse de film à dates anniversaires. Histoire et théorie », élaboré par Massimo Olivero et Matthieu Couteau (Institut Acte, Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Entrée libre dans la limite des places disponibles


Arthur Côme est doctorant et chargé de cours à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a été chercheur invité (bourse Jean-Baptiste Siegel) puis associé à la Cinémathèque française, ainsi que lauréat de la bourse Daniel Arasse de l'Académie de France à Rome – Villa Médicis. Trésorier adjoint de l'AFRHC, il est aussi secrétaire de l'association Kinétraces.

Sarah Ohana est docteure en études cinématographiques de l'Université Paris Cité. Elle a rédigé une thèse intitulée « L'étonnement ou l'éclat du visible » qui aborde le cinéma comme puissance de révélation et instrument philosophique. Elle enseigne dans différentes écoles et universités, a codirigé avec Nathalie Mauffrey l'ouvrage La Prise au départ du cinéma aux Éditions Mimésis (2021), a collaboré aux revues Trafic, Écrans, La Furia Umana, Mondes du cinéma, Revus & corrigés, ainsi qu'à deux ouvrages collectifs, l'un consacré au cinéaste Samuel Fuller (Yellow Now, 2017) et l'autre sur les Horizons contemporains dans les arts de la scène et de l'écran (à paraître aux éditions Mimésis).