Chaque film de Wes Anderson est toujours une manière de fondre des éléments autobiographiques dans un univers où respire l'amour des films. Mais chez lui, l'amour des films, c'est l'amour des autres et le plaisir de la découverte. Qui n'a pas eu envie de filmer l'Inde après avoir vu un film de Satyajit Ray ? Wes Anderson suit son instinct et part à l'aventure à travers villes et villages, avec sa troupe de comédiens et de techniciens. Il prend à son compte la phrase de Truffaut expliquant qu'un film est un train qui avance dans la nuit. La morale, si on peut l'appeler comme ça, est magnifique : il n'y a pas de dépaysement sans abandon. Seule disposition possible quand on veut explorer aussi bien les chemins du cœur que ceux de l'esprit. — Nicolas Saada
Nicolas Saada est réalisateur et scénariste. Il a été critique de cinéma et journaliste (Cahiers du cinéma, l'émission Nova fait son cinéma consacrée à la musique de film sur Radio Nova). Il a notamment réalisé Espion(s) en 2009 et, en 2015, Taj Mahal.
Bernard Benoliel est directeur de l'action culturelle et éducative à la Cinémathèque française.