Dialogue avec Pierre Gabaston animé par Bernard Benoliel

Dialogue avec Pierre Gabaston animé par Bernard Benoliel

À la suite de la projection de Nanouk l'esquimau de Robert J. Flaherty

« Révillon Frères, bailleur de fonds, commandite toute l'entreprise de Nanouk. Une dotation de 3 000 dollars libère les Inuits de leurs obligations de chasse et de pêche pendant le tournage du film. Les voilà à l'entière disposition de leur metteur en scène. Il va leur faire rejouer les activités dont ils viennent de se délier. Le 15 août 1919, Flaherty and Cie pénètre dans l'embouchure de l'Innusuk. (...) Un stupéfiant tournage de quinze mois commence. »
(Pierre Gabaston, Nanouk l'esquimau, Les Enfants de cinéma, 2004)

« Loin de Hollywood, de ses studios qu'il fuit et où il étoufferait, bannissant les clairs-obscurs de l'Expressionnisme, Flaherty – le réfractaire – éclaire sa toile de fond concrète d'une élémentaire source lumineuse : l'astre du jour garde sa confiance. Luit seul, le soleil. Sous son empire, une origine, blancheur, silence et infini se répondent en une symphonie parfaite. »
(Pierre Gabaston, Trafic, printemps 2016)


Pierre Gabaston : « Depuis plus de cinquante ans, un éternel enfant de la Cinémathèque – aussi n'ai-je pas beaucoup de cheveux blancs. De Chaillot à Bercy (direct avec la 6), je m'évertue, avant tout, à VOIR UN FILM. Sortant d'une projection, je me forme au sein de petits groupes d'amis. Collèges ardents et flottants, soudain ils se défont, s'agrègent autrement, selon leurs anxiétés filmiques à fleur de peau. Ce fut et restera mon Académie de Platon, mon Agora cinéphilique. La meilleure école. Enseignant auprès d'enfants handicapés. Ma vocation. Auteur de textes et de monographies chez Yellow Now, de Cahiers de notes pour les Enfants de cinéma, d'écrits dans la revue Trafic ».

Bernard Benoliel est directeur de l'action culturelle et éducative à la Cinémathèque française.