Pour leur septième film sous la bannière des Archers, Powell et Pressburger, à rebours du matérialisme d'après-guerre qu'incarne leur protagoniste, proposent une alternative fondée sur le partage et l'humanisme. Dans un noir et blanc vespéral et hanté, le film allie inventivité technique et puissance indomptée des îles écossaises où se déploie la puissance des éléments. Comédie sentimentale et récit d'apprentissage, c'est un concentré d'intensité romanesque autant que de délicatesse. — Natacha Thiéry
Natacha Thiéry est maîtresse de conférences en esthétique et histoire du cinéma à l'Université de Picardie-Jules Verne. Elle est notamment l'autrice des ouvrages Lubitsch, les voix du désir. 1932-1946 (CÉFAL, 2000) et Photogénie du désir. Michael Powell et Emeric Pressburger, 1946-1950 (PUR, 2010), préfacé par Raoul Ruiz. Parallèlement, elle est réalisatrice d'essais documentaires, parmi lesquels Rêve de Gotokuji par un premier mai sans lune (2020) et Des cris déchirent le silence (2024), sélectionnés au Cinéma du Réel.
Bernard Benoliel est directeur de l'action culturelle et éducative à la Cinémathèque française.