Bo Widerberg, dont les films ont été longtemps invisibles, après avoir marqué les années 70 du siècle passé, a été récemment redécouvert, réévalué, et remis à sa juste place, celle d'un des cinéastes importants de la modernité de son époque. Sans doute les cinéastes suédois de sa génération ont-ils subi d'être dans l'ombre de Bergman. Mais l'œuvre de Widerberg, empreinte d'humanisme, baignée des couleurs de l'impressionnisme comme l'a été celle de Maurice Pialat, ne pâlit pas de la comparaison ; après avoir été un disciple scandinave de la Nouvelle Vague avec des films aussi marquants que Quartier du corbeau, il trouve sa voie toute personnelle dans les œuvres lumineuses de sa maturité comme Ådalen 31, Joe Hill, ou Elvira Madigan. — Olivier Assayas