Dialogue avec Jean-François Rauger

Dialogue avec Jean-François Rauger

Le Cid incarne exemplairement la stratégie de délocalisation (le film est tourné en Espagne) et de monumentalisation (il a coûté plus de sept millions de dollars) d'une industrie sur le déclin. C'est aussi l'un des grands titres de la fin de la carrière d'Anthony Mann qui, avec L'Homme de la plaine en 1955, était passé au Cinémascope, inaugurant ainsi formellement une troisième période après celle du noir et blanc, puis celle du passage à la couleur. Il fallait donc ce gigantisme du cadre et de l'image pour conjuguer les fracas de la guerre et de la politique avec la douceur cruelle et muette de sentiments inconciliables. L'ultime héros mannien est, une fois de plus, sommé de choisir. Alors, Le Cid, avatar d'un système hollywoodien en pleine décadence ou continuation du western par d'autres moyens ?


Projection avec entracte


Jean-François Rauger est directeur de la programmation à la Cinémathèque française.