Journée d'étude (6) : Le programme du premier cinéma : un modèle spectaculaire
Par Laurent Guido

Dans les premières années du XXe siècle, la notion de « programme » a servi de modèle structurel pour la répartition des films dans les séances cinématographiques. Cette communication éclaire les principes qui ont gouverné l’importation au cinéma de modes d’agencement caractéristiques des spectacles scéniques. Dans un premier temps, alors que la projection de films s’apparentait à une attraction de foire ou de music-hall, les pratiques en vigueur dans les théâtres de variétés ont inspiré les modes de présentation des vues cinématographiques. Ce rapport s’inversera par la suite. Par ailleurs, le modèle du programme a marqué en profondeur la manière dont on a conçu l’agencement des parties qui composent les films eux-mêmes, en vertu de critères non seulement narratifs, mais aussi liés à la distribution équilibrée des types d’émotions et des degrés d’intensité.


Laurent Guido est professeur au département Arts de l’Université de Lille. Il a notamment publié Cinéma, mythe et idéologie (Hermann, 2020), De Wagner au cinéma (Mimesis, 2019), Mythologies du film musical (Presses du réel, 2016, avec M. Chabrol), Between Still and Moving Images (J. Libbey/Univ. of Indiana Press, 2012, avec O. Lugon), Aux sources du burlesque cinématographique (AFRHC, 2010, avec L. Le Forestier), Rythme/Rhythmize (Intermédialités, 2010, avec M. Cowan), L’Âge du rythme (Payot, 2007/Rééd. 2014).