Si l'on a longtemps associé le cinéma muet à l'ère du « montage-roi », la pratique du montage a été fréquemment, pendant cette période, grandement limitée. Les génériques de films l'ignorent le plus souvent (en tout cas jusqu'à la seconde moitié des années 20, à quelques exceptions près), et les associations et syndicats de monteuses et monteurs n'apparaissent d'ailleurs aux États-Unis et en Europe que dans les années 30. Le terme même de « montage », bien que repris précocement par les Soviétiques à des fins de théorisation, circule assez peu dans le milieu cinématographique français, et ne recouvre généralement, que des pratiques assez sommaires (relevant davantage de l'assemblage), éloignées de celles que nous désignons aujourd'hui par ce terme. Retour sur l'histoire des techniques et pratiques de montage à l'époque du muet, et sur la manière dont le montage est devenu une phase importante du processus de production des films.
Laurent Le Forestier est professeur à la section d'histoire et esthétique du cinéma de l'Université de Lausanne, et secrétaire d'édition de 1895 revue d'histoire du cinéma. Il travaille essentiellement sur le cinéma des premiers temps, l'histoire de la critique, et les relations entre découpage et montage. Il a publié récemment La Transformation Bazin (PUR, 2017) et De l'assemblage au montage cinématographique. Instauration et standardisation d'une pratique (Presses de l'Université de Montréal, 2022, co-écrit avec André Gaudreault).
Cette conférence sera suivie d'une signature à 18h30, à la librairie de la Cinémathèque, par Laurent Le Forestier de son ouvrage, De l'assemblage au montage cinématographique. Instauration et standardisation d'une pratique (Presses de l'Université de Montréal, 2022, co-écrit avec André Gaudreault).