André Bazin vu par Jean-Claude Biette : le cinéma comme paradoxe naturel
Conférence de Pierre Eugène

16h00-17h00

« Dans le cinéma, il y a une relation très difficile à préciser entre la conception et la matérialisation. La critique devrait essayer d'élucider cette relation dans les films. Ce n'est pas facile, mais c'est ce qu'on trouve déjà chez notre modèle, André Bazin », explique le critique et cinéaste Jean-Claude Biette en ouverture de son recueil Poétique des auteurs. N'ayant, comme son ami Serge Daney, jamais connu Bazin vivant, n'y faisant allusion que de manière elliptique et admirative, Biette garde pourtant en commun avec son prédécesseur un solide amour de la réalité naturelle et la conviction fondamentale de l'impureté du cinéma : ce combinat instable à la source de la création fait du cinéma le lieu paradoxal par excellence, statut énigmatique et fascinant que leurs textes (autant que les films de Biette) approfondissent et mettent en scène.


Docteur en études cinématographiques (il a consacré sa thèse aux écrits de Serge Daney), Pierre Eugène enseigne à l'université Paris-Nanterre, collabore aux revues Trafic et Artpress et prépare actuellement un livre sur le film Femmes, femmes (1974) de Paul Vecchiali.