Séances
Séances passées
Samedi 20 juillet 2019, 17h30 -
Salle Georges Franju
→ 19h00 (86 min)
- Six femmes pour l'assassin (Mario Bava / Italie-France-République fédérale d'Allemagne / 1964 / 86 min / DCP / VOSTF)
Samedi 6 juillet 2019, 14h30 -
Salle Henri Langlois
→ 17h00 (146 min)
- Six femmes pour l'assassin (Mario Bava / Italie-France-République fédérale d'Allemagne / 1964 / 86 min / DCP / VOSTF)
- Mario Bava, un cinéaste rouge profond. Dialogue avec Gérald Duchaussoy et Romain Vandestichele (60 min)
Vendredi 8 juillet 2016, 20h00 -
Salle Henri Langlois
→ 21h30 (86 min)
- Six femmes pour l'assassin (Mario Bava / Italie-France-République fédérale d'Allemagne / 1964 / 86 min / 35mm / VF)
Vendredi 8 juillet 2016, 20h00 -
Salle Henri Langlois
→ 21h30 (86 min)
- Six femmes pour l'assassin (Mario Bava / Italie-France-République fédérale d'Allemagne / 1964 / 86 min / 35mm / VF)
Vendredi 8 juillet 2016, 20h00 -
Salle Henri Langlois
→ 21h30 (86 min)
- Six femmes pour l'assassin (Mario Bava / Italie-France-République fédérale d'Allemagne / 1964 / 86 min / 35mm / VF)
Restauration 2k réalisée d'après le négatif caméra par les Sociétés Arrow Films et Studiocanal.
Ressortie en salles par Théâtre du Temple Distribution le 3 juillet 2019.
Certains films possèdent cette qualité paradoxale de s’inscrire dans un mouvement historique voire d'engendrer celui-ci tout en affirmant la plus singulière et la plus terrifiante beauté, s’opposer à toute possibilité d’absorption dans un genre cinématographique tout en ouvrant de nouvelles voies pour le cinéma. Six femmes pour l’assassin, que Mario Bava réalise en 1964, est à la fois l’origine d’une catégorie cinématographique et une machine célibataire. Les mécanismes du thriller italien moderne (ce que l’on appellera le giallo) sont définitivement posés par le cinéaste.
Situés dans le milieu de la mode (des jeunes filles, modèles d’une maison de couture, sont assassinées les unes après les autres), le film invente un univers autonome, hors du temps, où cohabitent êtres humains et mannequins d’osier, mouvement et inertie, vie et mort, un monde purement mental baigné de couleurs irréalistes et guidé par un principe caché, d’une grande cruauté. Les personnages sont comme soumis à la brutalité d’un mécanisme aveugle qui les renvoie, un à un, au néant. On l’a dit, c’est moins l’enquête que les meurtres en eux même qui constituent l’essentiel de la narration, mises à mort sublimés par des sortes de rituels baroques. Au-delà des assassinats, toutefois, c’est la manière dont les corps sans vie sont traités, comme si toute l’œuvre était soumise au motif hitchcockien du corpse disposal (disposer d’un cadavre), qui est devenue une forme extatique, totalisante et autonome. Les cadavres trainés, tirés, cachés, par le meurtrier sans visage, pure puissance de mort, renvoient, en raison de la stricte matérialité qu’induit leur pesanteur, au grand devenir-objet de l’homme.
Jean-François Rauger