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Avec Sally Forrest, Keefe Brasselle, Hugh O'Brian.
La carrière de Carol Williams, jeune danseuse prometteuse, est fauchée nette par la polio. Hospitalisée, elle tourne le dos à son fiancé et sombre dans la dépression. Grâce à d'autres patients, elle remonte peu à peu la pente...
Restauré par le MoMA, avec le soutien financier du fonds de conservation Celeste Bartos.
Après plus de quinze ans d’une carrière d’actrice, qui l’aura vue arpenter les plateaux de Raoul Walsh, Allan Dwan, Henry Hathaway ou Michael Curtiz, Ida Lupino commence à sérieusement s’ennuyer : « Je tournais en rond, me demandant ce que je faisais là à attendre, pendant que quelqu’un d’autre s’occupait de tout le travail intéressant. » Avec son mari, elle monte une société de production indépendante (The Filmmakers), fait ses armes en remplaçant un cinéaste au pied levé (Elmer Clifton, victime d’une crise cardiaque sur le tournage d’Avant de t’aimer) pour finalement réaliser son vrai premier film en 1950.
Galop d’essai d’une courte carrière de cinéaste (sept long métrages), Never Fear aborde une question de société alors brûlante ‒ la polio ‒ comme le feront la plupart des productions The Filmmakers. Film parfois quasi-documentaire, ce drame édifiant marie une romance classique à un didactisme de bon aloi. La poliomyélite est une terra incognita pour la société américaine, effrayée par cette maladie alors incurable, et le film a les vertus pédagogiques d’un certain cinéma américain d’après-guerre. Mais Ida Lupino, qui a été à bonne école ‒ celle de Walsh ‒ évite la plupart des pièges du film dossier. Dès les premiers plans, elle trouve le ton juste, une forme d’équilibre que son héroïne, au fil d’une longue rééducation, cherchera en parallèle à recouvrer. Elle-même atteinte de la maladie, Ida Lupino insuffle à son film une folle énergie, incarnée par la formidable Sally Forrest. Ses plus belles scènes (la mutilation d’un autoportrait en terre glaise, une chorégraphie en fauteuil roulant) annoncent la poésie noire du Voyage de la peur (1953).
Xavier Jamet
Générique
Réalisateur :
Ida Lupino
Assistants réalisateurs :
James Anderson, Louis Germonprez
Scénaristes :
Ida Lupino, Collier Young
Société de production :
The Filmakers
Producteurs :
Ida Lupino, Collier Young
Producteur associé :
Norman A. Cook
Directeur de production :
Norman A. Cook
Directeur de la photographie :
Archie Stout
Cadreur :
James V. King
Ingénieur du son :
William Randall
Compositeur de la musique originale :
Leith Stevens
Directeur artistique :
Van Nest Polglase
Décorateurs :
Van Nest Polglase, Joseph Kish
Maquilleur :
James Barker
Coiffeur :
Helen Turpin
Monteurs :
Harvey Manger, Wm. H. Ziegler
Script :
Don Weis
Photographe de plateau :
Al St. Hilaire
Interprètes :
Sally Forrest (Carol Williams), Keefe Brasselle (Guy Richards), Hugh O'Brian (Len Randall), Eve Miller (Phyllis Townsend), Lawrence Dobkin (le docteur Middleton), Rita Lupino (Josie), Herbert Butterfield (Walter Williams), Kenny O'Morrison (Red Dawson), Stanley Waxman (le docteur Taylor), Jerry Hausner (Monsieur Brownlee), John Franco (Carlos)
Restauré par le MoMA, avec le soutien financier du fonds de conservation Celeste Bartos.
Après plus de quinze ans d’une carrière d’actrice, qui l’aura vue arpenter les plateaux de Raoul Walsh, Allan Dwan, Henry Hathaway ou Michael Curtiz, Ida Lupino commence à sérieusement s’ennuyer : « Je tournais en rond, me demandant ce que je faisais là à attendre, pendant que quelqu’un d’autre s’occupait de tout le travail intéressant. » Avec son mari, elle monte une société de production indépendante (The Filmmakers), fait ses armes en remplaçant un cinéaste au pied levé (Elmer Clifton, victime d’une crise cardiaque sur le tournage d’Avant de t’aimer) pour finalement réaliser son vrai premier film en 1950.
Galop d’essai d’une courte carrière de cinéaste (sept long métrages), Never Fear aborde une question de société alors brûlante ‒ la polio ‒ comme le feront la plupart des productions The Filmmakers. Film parfois quasi-documentaire, ce drame édifiant marie une romance classique à un didactisme de bon aloi. La poliomyélite est une terra incognita pour la société américaine, effrayée par cette maladie alors incurable, et le film a les vertus pédagogiques d’un certain cinéma américain d’après-guerre. Mais Ida Lupino, qui a été à bonne école ‒ celle de Walsh ‒ évite la plupart des pièges du film dossier. Dès les premiers plans, elle trouve le ton juste, une forme d’équilibre que son héroïne, au fil d’une longue rééducation, cherchera en parallèle à recouvrer. Elle-même atteinte de la maladie, Ida Lupino insuffle à son film une folle énergie, incarnée par la formidable Sally Forrest. Ses plus belles scènes (la mutilation d’un autoportrait en terre glaise, une chorégraphie en fauteuil roulant) annoncent la poésie noire du Voyage de la peur (1953).
Xavier Jamet