Histoire de fantômes japonais

Histoire de fantômes japonais Tōkaidō Yotsuya kaidan [東海道四谷怪談

Nobuo Nakagawa
Japon / 1959 / 76 min

Avec Shigeru Amachi, Noriko Kitazawa.

Iemon, samouraï ambitieux et impulsif, assassine le père de sa fiancée qui refusait leur mariage. Influencé par un ami sans scrupule, son arrivisme le pousse à envisager de tuer son épouse.

Un rônin ambitieux empoisonne sa fiancée, dont le spectre reviendra le hanter : avec une mise en scène maîtrisée (le plan-séquence initial, magistral), le cinéaste adapte une célèbre pièce kabuki du XVIIIe. Scènes horrifiques, imbrication entre le monde des vivants et celui des morts, une étude modèle sur les superstitions nippones, qui pose solidement les codes du genre, le kaidan-eiga.

Le « Histoires de fantômes de Tōkaidō Yotsuya » (la traduction littérale du titre) de Nobuo Nakagawa est l'un des premiers moules fantastiques, suivis de près par Kinoshita, Toyoda ou Mori. La célèbre pièce kabuki du XVIIIe siècle écrite par Namboku Tsunuya et sa première adaptation cinéma en 1912 par Shōzō Makino formaient un creuset inépuisable de scènes horrifiques et effrayantes : le cadavre de la femme défigurée, empoisonnée, suicidée, noyée, la pathétique Oiwa, ne quittera plus l'écran japonais et nos esprits, donnant naissance au kaidan-eiga. « Sa version fait de Nakagawa l'équivalent japonais d'un Terence Fisher pour la modernisation des mythes classiques et d'un Mario Bava pour son usage spectaculaire de la couleur », nous affirme avec passion et raison Stéphane du Mesnildot (Fantômes du cinéma japonais, Rouge profond, 2011). Montré en exclusivité à la Cinémathèque en janvier-février 1974 lors d'une rétrospective extraordinaire consacrée à « 20 cinéastes d'aujourd'hui », aux côtés de Zatoichi de Misumi, La Joueuse à la pivoine de Tai Kato, Élégie de la violence de Suzuki, ou encore Cleopatra, reine du sexe de Tezuka et Yamamoto, Histoire de fantômes japonais a aussi fait l'objet d'une ressortie remarquée par Alive en 1991, lors d'un cycle « Le Japon fantastique », associant entre autres Mothra contre Godzilla et Prisonnières des martiens. L'affiche était signée du romancier et photographe Romain Slocombe.

エミリーCauquy


Générique

Réalisateur : Nobuo Nakagawa
Assistant réalisateur : Yoshihiro Ishikawa
Scénaristes : Masayoshi Onuki, Yoshihiro Ishikawa
Auteur de l'oeuvre originale : Nanboku Tsuruya
Société de production : Shintoho Company
Producteur : Mitsugu Ôkura
Producteur exécutif : Kihachiro Yamamoto
Directeur de la photographie : Tadashi Nishimoto
Ingénieur du son : Yûji Dôgen
Compositeur de la musique originale : Michiaki Watanabe
Décorateur : Haruyasu Kurosawa
Monteur : Shin Nagata
Interprètes : Shigeru Amachi (Iemon Tamiya), Noriko Kitazawa (Sode), Katsuko Wakasugi (Iwa), Shuntarô Emi (Naosuke), Ryûzaburô Nakamura (Yomoshichi Satô), Junko Ikeuchi (Ume Itô), Jun Otomo (Takuetsu), Hiroshi Hayashi (Kiemon Itô), Shinjirô Asano (Samon Yotsuya), Arata Shibata (Hikoemon Satô), Kikuko Hanaoka (Maki), Hiroshi Sugi (Jônen), Yôzô Takamura (Usaburô Ozawa), Nagamasa Yamada, Hiroshi Izumida, Kôji Hirose, Hiroshi Tsukiji, Midori Chikuma