Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Cette restauration s'est attachée à la partie centrale du dispositif, opération complexe s'appuyant sur une copie incomplète appartenant à Nelly Kaplan et un contretype de travail issu des collections de Gaumont.
Abel Gance expérimente la polyvision dans trois séquences de Napoléon en 1927. Elle lui permet de développer sur trois écrans une narration qui révèle la capacité du cinéma à raconter autrement. Ces triptyques créent une expérience filmique et spectatorielle nouvelle. Mais difficiles à exploiter, Gance doit attendre près de trente ans pour renouveler l’essai. Il conçoit en 1954, avec le soutien du CNC, le Proterama, « polyphonie visuelle » qui permet de « voir simultanément le dessin mélodique du sujet (écran central) et son orchestration (écrans latéraux) ». Ce n’est que le 19 décembre 1956 que l’on peut découvrir, au Studio 28, le Magirama, spectacle qui concrétise ces recherches. Composé avec Nelly Kaplan, le dispositif comprend quatre courts métrages : Auprès de ma blonde, Châteaux de nuages, Fête foraine, Begone Dull Care de Norman MacLaren et une version d’une heure du J’accuse ! de 1937. Conçu pour « sauver le cinéma qui se meurt », le Magirama quitta l’affiche au bout de huit semaines.
Béatrice de Pastre