Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Restauré en 2K par la chaîne britannique ITV, pour le compte de la Cohen Film Collection, à partir d'un marron 35mm conservé au Royaume-Uni.
The Living Idol est le sixième et dernier film du réalisateur américain Albert Lewin, assisté de René Cardona, figure emblématique de l’âge d’or du cinéma mexicain. Tourné en Eastmancolor et CinemaScope pour la Metro-Goldwin-Mayer dans les studios Churubusco de Mexico, ce film au budget plutôt modeste (360 000 dollars) connaît un succès mitigé et a souvent été considéré comme une œuvre très personnelle quoique mineure de l’auteur de Pandora.
La danseuse française Liliane Montevecchi, que l’on a vue dans Les Contrebandiers de Moonfleet de Fritz Lang, incarne Juanita, une Mexicaine terrorisée par la mémoire ancestrale des meurtres sacrés opérés par ses ancêtres sur des jeunes filles de son âge. James Robertson Justice, lui, utilise sa corpulence et son fort accent écossais pour figurer l’élan faustien de l’archéologue Alfred Stoner, rongé par ses recherches sur le sacrifice humain. Le physique solaire et photogénique de Steve Forrest, à la fois narrateur et héros positif, propose un équilibre entre les deux visions magiques du monde dans lesquelles se débattent, comme souvent chez Lewin, les personnages. Le travail du chef opérateur Jack Hildyard, qui gagnera la même année un Oscar pour Le Pont de la rivière Kwaï de David Lean, magnifie l’ambition chromatique essentielle à l’œuvre d’Albert Lewin.
Les couleurs éclatantes des costumes, des décors d’Edward Fitzgerald et les peintures de Carlos Medina permettent de suggérer le jeu entre la beauté et la cruauté, la tension entre science et superstition et, de fait, la dialectique sous-jacente entre progrès et barbarie.
Gabriela Trujillo