Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Film restauré par UCLA Film and Television Archive et la Film Foundation avec le soutien de la George Lucas Family Foundation
Il est un bois sombre et menaçant où des cris se font parfois entendre, à moins que ce ne soit le vent. Le bois au cœur de ce film de 1947 de Delmer Daves pourrait bien être celui du Petit Chaperon rouge, et la maison qui s'y cache celle de Barbe Bleue et sa chambre sanguinaire. Entre film noir et thriller psychologique, La Maison rouge baigne dans l'atmosphère du conte gothique. Les interdits s'additionnent (ne pas aller dans le bois, ne fréquenter personne), les frustrations sexuelles sont à leur comble (le célibat des adultes, les premiers émois des adolescents), et les secrets familiaux menacent de remonter à la surface. En tête d'affiche, Edward G. Robinson donne libre cours à sa démesure dans le rôle de Pete Morgan, les yeux embués par la folie et un amour dévorant pour sa fille Meg, adoptée après la mort de ses parents avec sa sœur Ellen. Cette dernière est interprétée par Judith Anderson, l'inoubliable Mrs Denvers du Rebecca d'Alfred Hitchcock, dans un rôle étonnant de douceur et de lucidité. La musique de Miklós Rózsa (Ben-Hur, Les Contrebandiers de Moonfleet) porte la montée en tension jusqu'à son paroxysme. Mais c'est surtout la photographie de Bert Glennon (La Charge fantastique, Rio Grande) qui fait des merveilles grâce à de superbes jeux d'ombres et de lumières. Et les nombreux gros plans, saisissants de lyrisme, qui encadrent les visages angélique de Meg (Allene Roberts) et séducteur de Tibby (Julie London) confèrent au film une puissante portée poétique.
Elsa Colombani