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Avec Elizabeth Berkley, Kyle MacLachlan, Gina Gershon.
Nomi rêve d'être danseuse et tente sa chance à Las Vegas. Très vite, elle est engagée dans un club de strip-tease et découvre les affres de la nuit.
Dans une interview aux Inrockuptibles en 1998, Jacques Rivette lance cette plaidoirie inattendue et restée célèbre : « Showgirls est un des plus grands films américains de ces dernières années, c'est le meilleur film américain de Verhoeven et le plus personnel. Dans Starship Troopers, il a mis des effets autour pour faire passer la pilule, alors qu'évidemment, Showgirls est à poil. C'est aussi le plus proche de ses films hollandais. C'est d'une grande sincérité, avec un scénario sans aucune astuce. Et l'actrice est stupéfiante !. » Un film à poil ? Plus ouvertement sexuel que Basic Instinct, Showgirls ne s'embarrasse effectivement pas de verni. Finies les couvertures scénaristiques, le vitriol planqué dans les plis du thriller (Basic Instinct, Robocop) et du film de science-fiction (Starship Troopers, Total Recall). Ici, les faux-ongles, les faux-cils et les nippies ne sont plus que cachemisères dérisoires, masquant à grand peine une Amérique débarrassée de ses oripeaux, vulgaire, vile et obscène. Porté par le triomphe de Basic Instinct trois ans plus tôt, le sulfureux duo Verhoeven-Eszterhas pousse les curseurs très loin. Trop loin. Le film est tellement cru, la charge tellement violente, que le retour de bâton sera à l'avenant : bide commercial, Showgirls récolte une douzaine de nominations aux Razzie Awards (l'équivalent des Oscars pour les pires films de l'année) et une mémorable volée de bois vert. Mais depuis quelques années, dans le sillage de Rivette, un lent mouvement critique s'opère, réévaluation par le haut du film et de sa beauté secrète − un ouvrage très sérieux, et sobrement intitulé : It Doesn't Suck: Showgirls, est d'ailleurs sorti l'an dernier aux États-Unis. « It Doesn't Suck » (« Ça n'est pas de la merde ! »), c'est ce que répète à l'envi Nomi Malone, héroïne de ce film mal-aimé − pourtant l'un des préférés de son auteur. Vingt ans ont passé, les scandales aussi. Il est temps de revoir Showgirls.
Xavier Jamet
Showgirls a été restauré en 4K à partir du négatif original. La restauration image a été effectuée par le laboratoire Technicolor et la restauration son par le laboratoire L.E. Diapason, sous le contrôle de Paul Verhoeven et de Pathé.
Générique
Réalisateur :
Paul Verhoeven
Scénariste :
Joe Eszterhas
Producteurs :
Alan Marshall, Charles Evans
Producteur exécutif :
Mario Kassar
Distributeur d'origine :
AMLF
Directeur de la photographie :
Jost Vacano
Compositeur de la musique originale :
David A. Stewart
Chorégraphe :
Marguerite Pomerhn-Derricks
Décorateur :
Allan Cameron
Costumier :
Ellen Mirojnick
Monteurs :
Mark Goldblatt, Mark Helfrich
Interprètes :
Kyle MacLachlan (Zack Carey), Gina Gershon (Cristal Connors), Glenn Plummer (James Smith), Lin Tucci (Henrietta Bazoom), Greg Travis (Phil Newkirk), Patrick Bristow (Marty Jacobsen), Gina Ravera (Molly Abrams), Elizabeth Berkley (Nomi), Al Ruscio (Mr Karlman), Alan Rachins (Tony Moss), Robert Davi (Al Torres)
Dans une interview aux Inrockuptibles en 1998, Jacques Rivette lance cette plaidoirie inattendue et restée célèbre : « Showgirls est un des plus grands films américains de ces dernières années, c'est le meilleur film américain de Verhoeven et le plus personnel. Dans Starship Troopers, il a mis des effets autour pour faire passer la pilule, alors qu'évidemment, Showgirls est à poil. C'est aussi le plus proche de ses films hollandais. C'est d'une grande sincérité, avec un scénario sans aucune astuce. Et l'actrice est stupéfiante !. »
Un film à poil ? Plus ouvertement sexuel que Basic Instinct, Showgirls ne s'embarrasse effectivement pas de verni. Finies les couvertures scénaristiques, le vitriol planqué dans les plis du thriller (Basic Instinct, Robocop) et du film de science-fiction (Starship Troopers, Total Recall). Ici, les faux-ongles, les faux-cils et les nippies ne sont plus que cachemisères dérisoires, masquant à grand peine une Amérique débarrassée de ses oripeaux, vulgaire, vile et obscène. Porté par le triomphe de Basic Instinct trois ans plus tôt, le sulfureux duo Verhoeven-Eszterhas pousse les curseurs très loin. Trop loin. Le film est tellement cru, la charge tellement violente, que le retour de bâton sera à l'avenant : bide commercial, Showgirls récolte une douzaine de nominations aux Razzie Awards (l'équivalent des Oscars pour les pires films de l'année) et une mémorable volée de bois vert. Mais depuis quelques années, dans le sillage de Rivette, un lent mouvement critique s'opère, réévaluation par le haut du film et de sa beauté secrète − un ouvrage très sérieux, et sobrement intitulé : It Doesn't Suck: Showgirls, est d'ailleurs sorti l'an dernier aux États-Unis. « It Doesn't Suck » (« Ça n'est pas de la merde ! »), c'est ce que répète à l'envi Nomi Malone, héroïne de ce film mal-aimé − pourtant l'un des préférés de son auteur. Vingt ans ont passé, les scandales aussi. Il est temps de revoir Showgirls.
Xavier Jamet
Showgirls a été restauré en 4K à partir du négatif original. La restauration image a été effectuée par le laboratoire Technicolor et la restauration son par le laboratoire L.E. Diapason, sous le contrôle de Paul Verhoeven et de Pathé.