Réouverture des salles le 2 janvier 2026, à l’issue d’un mois de traitement intensif et rigoureux des espaces, comprenant un traitement approfondi des fauteuils et des moquettes, ainsi que des contrôles canins renforcés. L’efficacité de ces mesures permet de garantir des conditions d’accueil optimales, avec des salles certifiées exemptes de punaises de lit.
Restauré en 2018 à partir du scan 4K d’un négatif nitrate d’origine comportant la plupart des inserts. Les intertitres, manquants, ont été recréés à partir des annotations manuscrites présentes sur les amorces. Ces travaux ont été réalisés chez Gaumont Pathé Archives.
Alors que la guerre fait rage et que l’ensemble des équipes du cinéma français est réquisitionné, Léonce Perret ‒ réformé pour cause de faiblesse cardiaque ‒ est responsable de la production des Établissements Gaumont repliés à Nice où la firme dispose de studios établis depuis 1913. Louis Feuillade, à l’armée, ne peut rien produire pour Léon Gaumont. Or, le triomphe de Fantômas incite le patron à renouveler une opération aussi payante. Léonce Perret est chargé de réaliser une sorte de prolongement de ce qui vient de faire la fortune de la firme. Il met en chantier, à l’automne 1915, cet X noir, l’histoire d’un gangster international aux identités multiples opérant dans une combinaison blanche et masqué d’une croix noire, évidente filiation en négatif du Fantômas de Feuillade cagoulé et tout de noir vêtu.
Comme à l’ordinaire, Perret déploie la gamme de ses aspirations esthétiques, son goût pour les lumières raffinées et les cadrages inventifs. Il développe aussi son amour du spectacle en une précieuse peinture des coulisses d’un music-hall parisien en 1910 bien que le film soit tourné à Nice et témoigne souvent d’une atmosphère méditerranéenne. Outre cela, le prologue montrant le personnage de L’X noir, offre une saisissante vision de cette créature diabolique quoiqu’immaculée aveuglant les spectateurs à l’aide d’un miroir, l’un des accessoires fétiches du cinéaste, et marquant d’une croix, comme lors d’une épidémie de peste, le lieu de son futur méfait.
Agnès Bertola