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Parmi les nombreuses productions britanniques évoquant la Seconde Guerre mondiale, Ordre de tuer, réalisé en 1958 par Anthony Asquith, vétéran du cinéma d'outre-Manche, fait figure d'étrange exception. Loin des apologues un peu constipés de la plupart des films anglais de cette époque, le film d'Asquith laisse en effet le spectateur sur une impression de malaise et d'incertitude. Adapté d'un roman de Donald Downes publié en France dans la Série noire sous le titre Bourreau, fais ton métier !, il décrit la mission d'un militaire canadien (Paul Massie) envoyé en France occupée pour exécuter un traître présumé, infiltré dans la Résistance. Reposant sur le discutable héroïsme d'un homme chargé d'en assassiner un autre de sang-froid, Ordre de tuer laisse par ailleurs planer le doute sur la culpabilité réelle dudit traître. La portée morale de l'acte de tuer est ici submergée, voire déshumanisée, par l'enseignement précis et rabâché des techniques d'assassinat. Thème du traître et du brave type, tel pourrait être résumé, en paraphrasant Borges, le principe de ce film qui fut présenté en compétition au Festival de Cannes en 1958. Il y fut paraît-il sifflé. On ne pouvait pas encore s'interroger, voire remettre en cause, le comportement des Alliés durant le second conflit mondial. Il y eut donc des voix dans la presse pour s'en prendre à un film jugé irresponsable et manquant totalement de respect « pour tous ceux qui se sont battus durant l'Occupation » comme le qualifiera la Saison cinématographique de 1958.
Jean-François Rauger