Runaway, l'évadé du futur

Runaway, l'évadé du futur Runaway

Michael Crichton
États-Unis / 1984

Avec Tom Selleck, Cynthia Rhodes, Gene Simmons.

Dans un futur proche où règne un trafic de puces électroniques, Tom Selleck, échappé de Magnum, traque sans relâche un bad guy déséquilibré (Gene Simmons, bassiste de Kiss), créateur de machines flingueuses et d'arachnides mécaniques. Une chasse à l'homme en forme de délire robotique aux gadgets futuristes, à la fois drôles et terrifiants. Planète hurlante entretient ce climat de défiance envers la technologie avec un whodunit post-apocalyptique biberonné à The Thing et Terminator, qui adapte Philip K. Dick sans fausse note et remet à l'honneur Peter Weller, délesté de son armure de RoboCop.

La réalisation de Runaway, l'évadé du futur est signée de Michael Crichton. Celui-ci, avant d 'être cinéaste, fut un romancier particulièrement inspiré, se nourrissant de diverses spéculations scientifiques et hypothèses à peine extrapolées pour inventer, avec des ouvrages comme La Variété Andromède, Congo, Sphere, de brillants récits de science-fiction. Il passe à la réalisation en 1973 avec Mondwest qui imaginait un parc pour touristes peuplé d'androïdes faisant office d'attractions. Yul Brynner y était inoubliable. Runaway, l'évadé du futur, tourné en 1984, constitue son cinquième long métrage pour le cinéma. Tom Selleck (protagoniste principal de la série télévisée populaire Magnum) incarne un policier qui, dans un futur proche, est chargé de traquer des robots « déviants » ainsi qu'un savant fou qui les manipule. Le méchant est interprété par le chanteur du groupe de rock Kiss, Gene Simmons dont c'est le premier rôle au cinéma, si l'on excepte les personnages, le sien et celui du diable, qu'il avait incarnés dans Kiss contre les fantômes, cinq ans plus tôt. Le film plonge, avec une grande inventivité et un parfait sens du suspense, son personnage de flic venu du film noir, au milieu d'un univers peuplé de machines diaboliques et de mortelles araignées en acier. De nombreux critiques soulignèrent, au moment de sa sortie, à quel point le film fut un divertissement de SF particulièrement réussi.

Jean-François Rauger