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Avec Denis Lavant, Juliette Binoche, Michel Piccoli.
La population parisienne est frappée par un virus tuant ceux qui font l'amour sans s'aimer. Le jeune Alex rejoint une bande de gangsters qui tentent de voler un puissant antidote, mais tombe amoureux d'Anna, la maîtresse de son associé criminel.
Par quel étrange coup du sort les débuts de Leos Carax ont-ils pu être assimilés au cinéma pubard dit « du look » des années 1980 (Beineix, Chatiliez, Besson) ? De ses films, Mauvais Sang est sans doute celui qui a le plus prêté à confusion, à cause du tournage en studio, de sa rue reconstituée comme dans un film des années 1930, de son jeu de couleurs très « Art déco » sur les supports/surfaces. Mais son rythme tout en temps morts, ses silences appuyés, ses rapports diffractés entre l'image et le son, son formalisme entièrement dévolu à l'aventure du plan, font clairement la différence. Sous les oripeaux d'un polar en bout de course, le film est un poème d'amour fou au temps du sida, postulant un retour du romantisme sous sa forme hagarde. Alex (Denis Lavant), jeune voyou aux mains agiles, ventriloque à ses heures, croise la route de vieux gangsters en bout de course (Michel Piccoli, Hans Meyer, Serge Reggiani) qui l'embarquent dans un coup qui pourrait tous les mettre à l'abri : voler, dans les hauteurs d'une tour de la Défense, la souche d'un virus (le STBO) qui infecte « par milliers les amants qui font l'amour sans aucun sentiment ». Le casse importe moins que la nuit le précédant, chauffée à blanc par le passage de la comète de Halley. Nuit qu'Alex passe aux côtés d'Anna (Juliette Binoche), la maîtresse de son recruteur, et que Carax étire au maximum, la creusant par les tours et détours de sa mise en scène – dont un travelling épique au son du Modern Love de David Bowie. Le spectre de la maladie et de l'empêchement relance ici l'absolu de l'amour : s'aimer par-delà les corps, par-dessus tout.
Mathieu Macheret
Restauration supervisée par Caroline Champetier, par Théo Films et la Cinémathèque française, avec l'aide de la Cinémathèque suisse, la Cinémathèque de Toulouse, l'Institut audiovisuel de Monaco ainsi que le soutien du CNC et de la maison CHANEL. Numérisation en 4K à partir des négatifs originaux au laboratoire Éclair Classics, en 2022. Restauration numérique réalisée par les laboratoires Éclair Classics et Amazing Digital Studios. Étalonnage réalisé par Frédéric Savoir chez Amazing Digital Studios.
Générique
Réalisateur :
Leos Carax
Assistant réalisateur :
Antoine Beau
Scénariste :
Leos Carax
Sociétés de production :
Les Films du Plain-Chant, Soprofilms (Paris), FR3 Cinéma
Producteurs délégués :
Alain Dahan, Philippe Diaz
Directeur de production :
Michèle Arnould
Distributeur d'origine :
AAA Classic
Directeur de la photographie :
Jean-Yves Escoffier
Ingénieur du son :
Harrick Maury
Mixeur :
Gérard Rousseau
Compositeur de la musique originale :
Benjamin Britten
Compositeurs de la musique préexistante :
Sergueï Sergueïevitch Prokofiev, Charles Chaplin
Décorateurs :
Michel Vandestien, Thomas Peckre, Jacques Dubus
Costumier :
Robert Nardone
Coiffeur :
Chantal Durpoix
Monteur :
Nelly Quettier
Script :
Marie-Florence Roncayolo
Régisseur :
Philippe Faucon
Photographe de plateau :
Bernard Fau
Interprètes :
Denis Lavant (Alex, dit Langue Pendue), Juliette Binoche (Anna), Michel Piccoli (Marc), Hans Meyer (Hans), Julie Delpy (Lise), Carroll Brooks (l'Américaine), Hugo Pratt (Boris), Serge Reggiani (Charlie), Mireille Perrier (la jeune mère), Jérôme Zucca (Thomas), Ralph Brown (le chauffeur), Charles Schmitt (le commissaire), Philippe Fretun (le gardien d'hôtel)
Par quel étrange coup du sort les débuts de Leos Carax ont-ils pu être assimilés au cinéma pubard dit « du look » des années 1980 (Beineix, Chatiliez, Besson) ? De ses films, Mauvais Sang est sans doute celui qui a le plus prêté à confusion, à cause du tournage en studio, de sa rue reconstituée comme dans un film des années 1930, de son jeu de couleurs très « Art déco » sur les supports/surfaces. Mais son rythme tout en temps morts, ses silences appuyés, ses rapports diffractés entre l'image et le son, son formalisme entièrement dévolu à l'aventure du plan, font clairement la différence. Sous les oripeaux d'un polar en bout de course, le film est un poème d'amour fou au temps du sida, postulant un retour du romantisme sous sa forme hagarde. Alex (Denis Lavant), jeune voyou aux mains agiles, ventriloque à ses heures, croise la route de vieux gangsters en bout de course (Michel Piccoli, Hans Meyer, Serge Reggiani) qui l'embarquent dans un coup qui pourrait tous les mettre à l'abri : voler, dans les hauteurs d'une tour de la Défense, la souche d'un virus (le STBO) qui infecte « par milliers les amants qui font l'amour sans aucun sentiment ». Le casse importe moins que la nuit le précédant, chauffée à blanc par le passage de la comète de Halley. Nuit qu'Alex passe aux côtés d'Anna (Juliette Binoche), la maîtresse de son recruteur, et que Carax étire au maximum, la creusant par les tours et détours de sa mise en scène – dont un travelling épique au son du Modern Love de David Bowie. Le spectre de la maladie et de l'empêchement relance ici l'absolu de l'amour : s'aimer par-delà les corps, par-dessus tout.
Mathieu Macheret