Lola Montès

Lola Montès

Max Ophuls
France-RFA / 1955 / 114 min
D'après le roman La Vie extraordinaire de Lola Montès de Cécil Saint-Laurent.

Avec Martine Carol, Peter Ustinov, Anton Walbrook.

Le dernier long métrage d'Ophuls, boudé par le public et retravaillé par ses producteurs avant d'être réhabilité par des cinéastes comme Cocteau, Godard ou Tati. Trouvailles visuelles, fulgurances de mise en scène et explosion de couleurs composent une œuvre foisonnante d'inventivité, parabole tragique sur une héroïne devenue monstre de foire.

À sa sortie en 1955, Lola Montès s'attire les foudres du public qui boude cette « énorme pâtisserie viennoise fade et sans goût », « ce produit de sous-préfecture pour sur-public ». On ne veut pas de cette œuvre non conformiste, l'histoire d'une femme fatale, la plus scandaleuse du monde, racontée dans un grand numéro de cirque à sensation. Dès le départ, tout commence mal. Ophuls tourne une folie. On lui impose Martine Carol, alors qu'il songe à Darrieux. On lui impose la couleur, le Cinémascope et la stéréophonie. Mais il n'aime pas ça. Alors il joue avec et innove. Il étire plus ou moins le format de l'écran selon les scènes, utilise les couleurs, dominantes rouge ou bleue, en fonction des états d'âme de Lola. En Monsieur Loyal, Peter Ustinov court partout avec son fouet, tandis que Lola enchaîne et interprète les tableaux de sa vie sur la piste flamboyante. En 1957, devant l'échec commercial et contre la volonté du cinéaste, les producteurs décident de remonter et de raccourcir le film. C'est un massacre. Les cinéastes de la Nouvelle Vague, Truffaut en tête, prennent la défense d'Ophuls. Méprisé du grand public, il meurt la même année. En 2006, la Cinémathèque décide de restaurer la version originale de ce « chef-d'œuvre maudit » et de réhabiliter le chapiteau du Mammouth Circus, ce « plafond de la chapelle Sixtine du cinéma moderne », comme l'appelle Claude Beylie, « où Ophuls est parvenu à rassembler, en un feu d'artifice grandiose, tout son univers, tous ses thèmes, tout son passé et le pressentiment de sa mort même ».

Restauré par la Cinémathèque française.


Générique

Réalisateur : Max Ophuls
Assistants réalisateurs : Ully Pickardt, Tony Aboyantz, Claude Pinoteau, Marcel Ophuls
Scénariste : Max Ophuls
Auteur de l'oeuvre originale : Cécil Saint-Laurent d'après le roman "La Vie extraordinaire de Lola Montès"
Adaptateurs : Annette Wademant, Max Ophuls
Dialoguiste : Jacques Natanson
Sociétés de production : Gamma Film (Paris), Florida Films (Paris), Union-Film GmbH (München), Oska-Film GmbH (München)
Producteur : Albert Caraco
Directeur de production : Ralph Baum
Distributeur d'origine : Gamma Film (Paris)
Directeur de la photographie : Christian Matras
Cadreur : Alain Douarinou
Ingénieur du son : Antoine Petitjean
Compositeur de la musique originale : Georges Auric
Chorégraphe : Helge Pawlinin
Décorateur : Jean d'Eaubonne
Costumiers : Marcel Escoffier pour Martine Carol, Georges Annenkov
Maquilleur : Maguy Vernadet
Coiffeur : Jean Lalaurette
Monteur : Madeleine Gug
Scripts : Lucie Lichtig, Eva-Ruth Ebner
Régisseur : André Hoss
Photographe de plateau : Raymond Voinquel
Interprètes : Martine Carol (Lola Montès), Peter Ustinov (Jones, l'écuyer), Anton Walbrook (Louis II de Bavière), Ivan Desny (James), Henri Guisol (Maurice), Lise Delamare (Madame Craigie, la mère de Lola), Paulette Dubost (Joséphine), Oskar Werner (l'étudiant), Jean Galland (le secrétaire du baron), Héléna Manson (la soeur de James), Will Quadflieg (Liszt), Jacques Fayet (le steward), Daniel Mendaille (le capitaine), Piéral (le nain Eddie), Claude Pinoteau (Claudio Pirotto, le chef d'orchestre), Béatrice Arnac (une écuyère), Germaine Delbat (la stewardess), Willy Rösner (le Premier ministre), Willy Eichberger (le médecin), Werner Finck (le peintre), Gustav Waldau (l'oto-rhino), Walter Kiaulehn (l'intendant du théâtre de la cour), Friedrich Domin (le directeur du cirque), Marcel Ophuls (un aboyeur), Max Harry, Betty Phillippsen, Hélène Iawkoff, Jeanine Fabre, Jean Filliez, La Troupe des Cirques Kröne et Brumbach, Eddy Debray, Bernard Musson