La Crime

La Crime

Philippe Labro
France / 1983 / 103 min

Avec Claude Brasseur, Gabrielle Lazure, Jean-Claude Brialy, Jean-Louis Trintignant.

Un célèbre avocat d'affaires est abattu en plein palais de justice. Le commissaire Griffon, véritable tête brûlée de la Brigade criminelle, est chargé de l'enquête.

Bis Polars français des années 1980

Le film policier a longtemps fait partie des genres dominants du cinéma populaire français. Celui des années 1980 a un profil singulier, une manière de refléter un air du temps qui permettaient aux vieilles recettes de se moderniser quelque peu, de se confronter aux nouvelles idéologies de son époque. Mais revoir ces films aujourd'hui c'est aussi prendre conscience, a posteriori, de leur caractère crépusculaire.

Un dimanche de flic (1982) est signé Michel Vianey qui s'était fait connaitre par des films bien éloignés du genre criminel comme Un type comme moi ne devrait jamais mourir ou Plus ça va, moins ça va, avant de succomber aux sirènes du polar en adaptant ce roman de l'américain Andrew Coburn Personne ne devrait mourir comme ça (Série noire n°1822). Le film met en vedette deux valeurs sures du cinéma français, Jean Rochefort et Victor Lanoux, dans le rôle d'un tandem de policiers dont l'amitié sera mise à l'épreuve par un choix cornélien, celui de sortir, ou non, de la légalité. Ce thriller psychologique sur la relativité des valeurs morales que s'impose la police et sur la hantise du vieillissement est éclairé, de surcroît, par le grand directeur de la photographie Robby Muller, transfuge venu du cinéma de Wim Wenders. Un dimanche de flic compte par ailleurs, lois de la coproduction oblige, dans la distribution les fassbindériens Barbara Sukowa (Berlin Alexander Platz, Lola, une femme allemande) et Armin Mueller-Stahl.

La Crime (1983) est signé de Philippe Labro, journaliste réputé et grand admirateur de cinéma américain dont c'est le sixième et avant-dernier long métrage. Le scénario, signé Jacques Labib, Philippe Labro et Jean-Patrick Manchette, ressuscite les recettes du film noir et les acclimate aux turpitudes politiques française. On se souvient ainsi que, quelques années plus tôt, les exécutions mystérieuses de politiciens (De Broglie, Fontanet) nourrissaient les rubriques de faits divers, ce qui, de toute évidence, constitue la source d'inspiration principale du film. Une enquête sur le meurtre d'un avocat célèbre entraîne une série d'assassinats et la découverte d'un scandale politico-financier. La Crime relève tout autant d'un cinéma d'action que d'un cinéma de dénonciation. Claude Brasseur y incarne, avec un enthousiasme certain, un commissaire de police bourru et bougon qu'un commentateur exalté a décrit comme « un Columbo sous acide » alors qu'un critique de l'époque le comparait à un « Terence Hill dans un remake albano-éthiopien de Trinita dans les mines de gruyère de Bornéo. »

Jean-François Rauger


Générique

Réalisateur : Philippe Labro
Assistants réalisateurs : Michel Thibaud, Alain-Michel Blanc
Scénariste : Jacques Labib
Dialoguistes : Philippe Labro, Jean-Patrick Manchette
Sociétés de production : T. Films (Paris), Films A2 (Paris)
Producteur délégué : Alain Terzian
Directeur de production : Armand Barbault
Distributeur d'origine : UGC - Union Générale Cinématographique
Directeur de la photographie : Pierre-William Glenn
Cadreur : Jean-Claude Vicquery
Ingénieur du son : Michel Desrois
Mixeur : Claude Villand
Compositeur de la musique originale : Reinhardt Wagner
Décorateur : Serge Douy
Costumier : Catherine Leterrier
Maquilleur : Muriel Baurens
Coiffeur : Daniel Mourgues
Monteur : Thierry Derocles
Script : Claudine Taulère
Régisseur : Claude Parnet
Cascadeur : Michel Norman
Photographes de plateau : Jean-Jacques Lapeyronnie, Martine Peccoux
Interprètes : Claude Brasseur (le commissaire Martin Griffon), Gabrielle Lazure (Sybille Berger), Jean-Claude Brialy (Jean-François Rambert), Dayle Haddon (Suzy Thomson alias D'Annunzio), Jean-Louis Trintignant (Christian Lacassagne, le ministre des transports), Robert Hirsch (Avram Kazavian), Luc-Antoine Diquéro (Antoine Gomez), Daniel Jégou (Philippe d'Alins), Jacques Dacqmine (Raymond d'Alins), Charlie Nelson (un tueur), Bernard Tixier (un tueur), Yves Beneyton (Millard), Dominique Constanza (Lucienne Rambert), Alain Mercier (un observateur), Jacques Bondoux (un observateur), Philippe Tansou (un homme de la Crime), Jean-Pierre Dravel (un homme de la Crime), Robert Cantarella (un homme de la Crime), Philippe Landoulsi (un homme de la Crime), Christiane Millet (l'avocate stagiaire), Jean-Claude Binoche (l'adjoint de Millard), Dominique Bony, Gilles Galliot