Plan Vigipirate Urgence attentat
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En 1949, après un premier court métrage tourné dans le métro avec son copain Langlois, Franju pénètre le monde secret des abattoirs de Paris, de Vaugirard à la Villette, là où « l’Ourcq reflète un décor admirable, tragique et changeant, en harmonie avec le spectacle des échaudoirs ». Ce ne sont pas tant les conditions de travail des employés que le futur réalisateur des Yeux sans visage veut montrer, mais le geste quotidien, ordinaire, du boucher. L’action de tuer chevaux, bovins et moutons. Les effluves de sang, les entrailles et les carcasses. Captées en noir et blanc, sur le commentaire volontairement neutre et détaché de Jean Painlevé, les images sont aussi somptueuses qu’insoutenables. Il se dégage du sang des bêtes, fumant dans la clarté électrique et le froid de novembre, une atmosphère romantique, presque fantastique, et tellement effroyable que Franju avoue avoir pleuré pendant deux jours après la première journée de tournage. D’un lyrisme extraordinaire, le film révèle toute l’intensité de son cinéma à venir, fait de violence et de cruauté enveloppées d’une délicate poésie.