Plan Vigipirate Urgence attentat
En raison des ralentissements liés aux contrôles de sécurité à l’entrée du bâtiment, nous vous conseillons d’arriver 30 minutes avant le début de votre séance, les retardataires ne pouvant être acceptés en salle. Nous vous rappelons que les valises et les sacs de grande taille ne sont pas acceptés dans l’établissement.
Considéré comme perdu, le film a été restauré in extremis par Gaumont aux laboratoires Éclair, grâce à la découverte de deux négatifs nitrates d'origine. Film restauré avec le soutien du CNC.
Dans les années 1920, Jean Durand se convertit au cinéma de fiction dramatique. La Femme rêvée est un projet plus ambitieux encore que ses précédentes productions. Tourné en grande partie en Andalousie, il abonde en séquences spectaculaires : féria de Séville et fuite d’une manade de taureaux sous l’orage. Pour les séquences parisiennes : scènes à la piscine du Lido et spectacle du Casino de Paris, où Harry Pilcer, l’introducteur du charleston en Europe, exécute son numéro sur le « grand escalier », qu’il interprète à cette époque dans la revue Paris qui chante.
Librement inspiré d’un roman du journaliste José Perez de Rozas, La Femme rêvée se situe dans la lignée dramaturgique de ces œuvres qui, dans les années 1920, passionnent – et parfois scandalisent – une opinion publique sensible à l’évolution des mœurs qui a suivi l’épreuve de la Grande Guerre. Sous forme de drame bourgeois apparemment anodin (le mari, la femme et l’amant…), Jean Durand aborde des sujets considérés comme brûlants : liberté des femmes, possibilité d’un triangle domestique, plaisirs interdits du monde de la nuit…
Le film bénéficie d’une distribution de prestige avec à sa tête un Charles Vanel qui vient de s’illustrer à Berlin en Napoléon sous la direction de Karl Grüne. À ses côtés, Alice Roberte, jeune première, elle aussi choisie par Pabst pour incarner dans sa Loulou la sulfureuse comtesse Geschwitz, et la sculpturale Arlette Marchal, vedette depuis 1927 grâce à son rôle de Châtelaine du Liban dans le film de Marco de Gastyne. En dehors d’une intrigue qui a son intérêt et son charme, La Femme rêvée peut être considéré comme un témoignage passionnant d’un cinéma muet encore attaché à ses certitudes formelles, beauté plastique et engouement pour l’exotisme, photogénie des paysages et des êtres.
Pierre Philippe