La Griffe

La Griffe The Double Man

Franklin J. Schaffner
Grande-Bretagne / 1967 / 105 min
D'après le roman Un trou dans la neige de Henry S. Maxfield.

Avec Yul Brynner, Britt Ekland, Clive Revill.

Après la mort de son fils dans un accident de ski, un agent de la CIA se rend dans les Alpes autrichiennes pour l'enterrement. Il se retrouve rapidement au centre d'une conspiration.

Sorti en 1966, La Griffe (The Double Man) est signé de Franklin J. Schaffner, venu de la télévision mais qui s'était déjà fait remarquer au cinéma par Que le meilleur l'emporte et Le Seigneur de la guerre. Le film, tourné un an avant La Planète des singes, qui rendra à jamais son auteur célèbre, est l'adaptation d'un roman de Henry S. Maxfield par Frank Tarloff (Grand méchant loup appelle de Ralph Nelson, La souris qui rugissait de Jack Arnold, Évasion sur commande de Jack Smight) et Alfred Hayes. Celui-ci, après avoir participé à Paisà de Roberto Rossellini, avait cosigné deux films de Fritz Lang (Le Démon s'éveille la nuit, Désirs humains) ainsi que Duel dans la boue de Richard Fleischer. Un agent de la CIA (Yul Brynner, impeccable de froideur marmoréenne) se rend en Autriche, dans une station de sports d'hiver, pour découvrir la vérité sur la mort mystérieuse de son fils. Il va être l'objet d'une machination ourdie par un responsable des services secrets est-allemands incarné par le toujours excellent Anton Diffring. Sans qu'il soit besoin de gâcher la surprise du spectateur, disons que le motif du double, au centre de toutes ces fictions qui voient le bloc soviétique comme un miroir inversé de l'Occident, constitue le principe même de la conspiration contée. Rappelons-nous, plus tard, les deux autobus semblables du Rideau déchiré d'Alfred Hitchcock ou les deux avions du Firefox de Clint Eastwood. Brillamment dialogué, le film est typique de la façon dont l'espionnage commence à être vu par le cinéma, c'est-à-dire davantage comme un jeu cruel que comme une activité patriotique. Le personnage de Clive Revill est un ancien espion dégoûté par ce qui fut un métier où « mentir est une occupation professionnelle ». Il finira par décrire l'univers du héros comme « un monde où il n'y a pas d'erreurs ou de pardon, simplement des victoires ou des défaites ».

Jean-François Rauger


Générique

Réalisateur : Franklin J. Schaffner
Assistants réalisateurs : Ron Jackson, William Cartlidge
Scénaristes : Frank Tarloff, Alfred Hayes
Auteur de l'oeuvre originale : Henry S. Maxfield d'après le roman "Double Man"
Société de production : Albion Films
Producteur : Hal E. Chester
Directeur de production : L.C. Rudkin
Distributeur d'origine : Warner Bros. Pictures France
Directeur de la photographie : Denys Coop
Cadreurs : Alan Hall, John Jordan
Ingénieur du son : Tony Wolf
Mixeur : Len Shilton
Compositeur de la musique originale : Ernie Freeman
Directeur artistique : Arthur Lawson
Décorateur : David Bill
Costumier : Courtenay Elliott
Maquilleur : Richard Mills
Coiffeur : Henry Montsash
Monteur : Richard Best
Scripts : Phillys Townshend, Renée Glynne
Directeur de casting : Robert Lennard
Créateur du générique : Bernard Lodge
Interprètes : Yul Brynner (Dan Slater/Kalmar), Britt Ekland (Gina), Clive Revill (Frank Wheatley), Anton Diffring (Berthold), Moira Lister (Madame Carrington), Lloyd Nolan (Edwards), George Mikell (Max Gruner), Brandon Brady (Gregori), Julia Arnall (Anna), David Bauer (Miller), Ronald Radd (le général), Kenneth J. Warren (le chef de la police), David Healy (Halstead), Frederick Schiller (le vendeur de tickets), Franklin J. Schaffner (l'homme à la gare), Carl Jaffe (le médecin de la police), Douglas Muir (Wilfred), Ernst Walder (Frischauer), Rock Brynner (l'homme à la fête), Pauline Chamberlain (l'invitée à la fête de madame Carrington), Bee Duffell (la femme dans le train), John G. Heller (le barman), John Herrington (le steward du train), Alfred Hoffman (le mécanicien du tramway), Robert O'Neil (le client), David Scheuer (le skieur)