Séances
Séances passées
Mercredi 4 mars 2020, 17h30 -
Salle Georges Franju
→ 19h45 (135 min)
Séance présentée par Isabella Rossellini
Préventes complètes. Billets disponibles sur place 1h avant la séance.
- My Dad Is 100 Years Old (Guy Maddin / Canada / 2005 / 16 min / 35mm / VOSTF)
- Europe 51 (Roberto Rossellini / Italie / 1951 / 119 min / DCP / VOSTF)
Dimanche 2 août 2015, 21h00 -
Salle Henri Langlois
→ 22h50 (110 min)
- Europe 51 (Roberto Rossellini / Italie / 1951 / 110 min / 35mm / VOSTF)
Vendredi 26 juin 2015, 19h00 -
Salle Henri Langlois
→ 20h50 (110 min)
- Europe 51 (Roberto Rossellini / Italie / 1951 / 110 min / 35mm / VOSTF)
Dimanche 24 mars 2013, 17h00 -
Salle Henri Langlois
→ 18h50 (110 min)
- Europe 51 (Roberto Rossellini / Italie / 1951 / 110 min / 35mm / VOSTF)
Samedi 7 novembre 2009, 14h30 -
Salle Henri Langlois
→ 16h20 (108 min)
- Europe 51 (Roberto Rossellini / Italie / 1951 / 110 min)
Jeudi 28 août 2008, 21h30 -
Salle Georges Franju
→ 23h15 (105 min)
- Europe 51 (Roberto Rossellini / Italie / 1951 / 110 min)
Mercredi 9 juillet 2008, 21h15 -
Salle Henri Langlois
→ 23h10 (113 min)
- Europe 51 (Roberto Rossellini / Italie / 1951 / 110 min)
Jeudi 16 février 2006, 21h30 -
Salle Georges Franju
→ 23h30 (120 min)
- Santa Brigida (Roberto Rossellini / Italie / 1952 / 9 min)
- Europe 51 (Roberto Rossellini / Italie / 1951 / 110 min)
Jeudi 26 janvier 2006, 21h00 -
Salle Henri Langlois
→ 23h00 (120 min)
- Santa Brigida (Roberto Rossellini / Italie / 1952 / 9 min)
- Europe 51 (Roberto Rossellini / Italie / 1951 / 110 min)
Restauration 2K. Ressortie en salles par Tamasa.
Qu'est-ce que la mort d'un enfant, sinon le symptôme d'une société malade, qui fonce droit dans le mur ? Quatre ans après Allemagne année zéro, où le suicide d'un jeune garçon nous laissait au bord du gouffre, Roberto Rossellini, pour son second film avec Ingrid Bergman, sonde le même vertige avec une ambition renouvelée : établir un état des lieux critique de la civilisation occidentale, six ans après une Seconde Guerre mondiale qui semble ne rien avoir changé à ses réflexes inégalitaires. Cette détresse qu'Irène n'a pas voulu voir à temps chez son fils suicidé, est précisément celle, mais à une autre échelle, qu'elle retrouve dans les faubourgs misérables de Rome. Ici ou là, il s'agissait simplement d'ouvrir les yeux. Prenant le parti des déshérités (mères célibataires, prostituées, malades, assassins), Irène se défait de son être bourgeois cloisonné, pour atteindre par des voies laïques à une forme de grâce, inspirée par l'expérience mystique de Simone Weil. Comme dans Stromboli (1950), le cheminement de l'héroïne prend la forme d'un itinéraire moral, dont les étapes s'écrivent sur le visage chamboulé (filmé sans maquillage) de l'actrice. Mais le propos de Rossellini concerne également la réaction du bloc bourgeois (famille, clergé, médecine), qui, face à un tel don de soi, décrète la folie d'Irène, sentant bien qu'elle pointe quelque chose de son illégitimité. Cri de colère et bréviaire de rébellion sociale, Europe 51 est bien plus qu'un chef-d'œuvre : un phare dans la nuit.
Mathieu Macheret