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En France, on connaît surtout Masaki Kobayashi pour Hara-Kiri, Kwaïdan et éventuellement pour le monumental La Condition de l'Homme. Raison de plus pour (re)découvrir Rébellion sur grand écran. Car ce fleuron du Jidai-geki – ou film historique – est un peu écrasé par certains de ses collègues plus prestigieux. Très populaire avant-guerre, interdit durant l'Occupation par les forces alliées par crainte de dérives nationalistes, le genre a connu un nouvel ge d'or après le succès international de Rashōmon, suivi par Tuer ! ou encore Les Sept Samouraïs. Mais en 1967, la mode commence à retomber, et la Tōhō est plus que réticente à financer un projet aussi coûteux que Rébellion, qui ne sera sauvé que par l'implication de Mifune Productions, qu'ils en soient remerciés. Car Rébellion est une merveille. Esthétique, tout d'abord : format large, splendide noir et blanc, contre-plongées sur les toits édifiant une prison mentale autour des personnages. C'est aussi une puissante réflexion sur le système féodal nippon, où la simple notion de choix individuel est une hérésie. Héritier des sabreurs rebelles des années 1920, le personnage de Toshirō Mifune est un héros camusien, qui trouvera le sens de sa vie dans la révolte. Révolte infime et dérisoire, car l'Histoire est écrite par les seigneurs et les barouds d'honneur sont voués à sombrer dans l'oubli. Ne manquez pas ce cadeau que nous fait Joel Coen : contempler l'affrontement Toshirō Mifune / Tatsuya Nakadai sur grand écran ne se refuse pas.
Franck Suzanne