Il pleut toujours le dimanche

Il pleut toujours le dimanche It Always Rains on Sunday

Robert Hamer
Grande-Bretagne / 1947 / 92 min
D'après le roman It Always Rains on Sunday d'Arthur La Bern.

Avec Googie Withers, John McCallum, Jack Warner.

La vie de Rose, une femme au foyer dans l'East End londonien, est bouleversée lorsque son ancien amour, récemment évadé de prison, tente de se protéger de la police en se cachant chez elle.

Si le nom des Ealing Studios reste synonyme de comédies à l'anglaise (Whisky à gogo !, De l'or en barres), il fut un temps associé à la veine documentaire et réaliste, initiée par Alberto Cavalcanti, au début de la Deuxième Guerre mondiale. C'est dans ce contexte que Robert Hamer, fervent admirateur du cinéma de Grémillon, Carné et Renoir, put réaliser Il pleut toujours le dimanche, admirable peinture de l'East End londonien d'après-guerre. Derrière l'intrigue policière, le film est un hymne au réalisme poétique des années 30. Une description minutieuse, crasseuse et âpre de la vie d'un quartier populaire, où s'entrecroisent les destins d'une multitude de personnages, superbement mis en lumière par Douglas Slocombe. Marginalité, tensions familiales, frustration et sexualité... Le réalisateur se plaît à évoquer des sujets rarement abordés dans le cinéma britannique d'alors, faisant trembler les studios à la moindre scène d'amour. Une audace saluée par le public, un succès pour Robert Hamer, éclipsé l'année suivante par le triomphe de sa comédie Noblesse oblige.