Générique
Réalisateur :
Don Siegel
Assistant réalisateur :
Milton Feldman
Scénariste :
Gene L. Coon
Auteur de l'oeuvre originale :
Ernest Hemingway d'après le roman "The Killers"
Société de production :
Universal Pictures
Producteur :
Don Siegel
Directeur de la photographie :
Richard L. Rawlings
Ingénieur du son :
David H. Moriarty
Compositeur de la musique originale :
John Williams
Auteurs des chansons originales :
Henry Mancini "Too little time", Don Raye "Too little time"
Directeurs artistiques :
Frank Arrigo, George B. Chan
Décorateurs :
John McCarthy Jr., James Redd
Costumier :
Helen Colvig
Maquilleur :
Bud Westmore
Coiffeur :
Larry Germain
Monteur :
Richard Belding
Conseiller technique :
Hall Brock
Interprètes :
Lee Marvin (Charlie Strom), John Cassavetes (Johnny North), Angie Dickinson (Sheila Farr), Ronald Reagan (Jack Browning), Clu Gulager (Lee), Claude Akins (Earl Sylvester), Norman Fell (Mickey), Virginia Christine (Miss Watson), Don Haggerty (le camionneur des postes), Robert Phillips (George), Kathleen O'Malley (la réceptionniste), Ted E. Jacques (le professeur de gym), Irving Mosley (le gardien du camion des postes), Jimmy Joyce (le malpropre), Scott Hale (l'employé de bureau), Seymour Cassel (le deuxiéme employé), Davis Roberts (Maitre D'), Hall Brock (Race Marshal), Burt Mustin (l'homme mûr), Peter Hobbs (l'instructeur), John Copage (Porter), Tyler McVey (le stewart), Richard Lane (le speaker)
Restauré par Universal Pictures, en collaboration avec la Film Fondation. Remerciements à Martin Scorsese et Steven Spielberg pour leurs conseils sur cette restauration.
Nouvelle adaptation d’Hemingway mais aussi remake actualisé des Tueurs, À bout portant avait été conçu pour la télévision, où travaillait le chef opérateur Richard L. Rawlings. Il en adopte le style sur-éclairé, qui donne à l’image une netteté coupante, où même les teintes chaudes sont finalement neutralisées dans un chromatisme métallique. Le générique, littéralement, annonce la couleur, avec ses images fixes, monochromes bleus ou rouges. Comme tous les grands films entérinant le vieillissement d’un genre, À bout portant oscille entre crudité naturaliste des actes et des motifs et fétichisation des figures (les poses et maniérismes des tueurs). Prenant systématiquement le contre-pied des options esthétiques de Siodmak, Don Siegel privilégie le prosaïsme de scènes diurnes où la violence s’affiche exacerbée (le ralenti subliminal du meurtre inaugural), où le Mal n’est plus figuré par les ténèbres mais par des cadrages obliques qui figurent le chaos d’une violence sèche, brutale ou gratuite. Quant aux lieux, ils deviennent quelconques voire ingrats, simples stock-shots de villes sans qualités, de circuits automobiles ou de routes poussiéreuses. Dans cette danse de mort, cette corrida menée comme l’enquête par les tueurs eux-mêmes, qui savent le temps compté, on meurt en pleine lumière. Et pourtant, comme dans Casablanca, les transparences affichées de la virée en bolide des amants disent, dans leur artifice même, l’authentique puissance de transfiguration d’un amour éphémère mais aussi hors du temps.
Serge Chauvin